C'est entre le Carlton et le Majestic, le 5 avril, que TF1 recevait la presse pour son traditionnel déjeuner, qui se voulait "informel". Avec néanmoins une actualité récente et pour le moins brûlante : quelques heures auparavant, la première chaîne d'Europe venait d'être condamnée par la Cour d'appel de Versailles : les 56 participants de l'Ile de la Tentation, qui portaient plainte pour violation du code du travail, ont obtenu le versement de sommes comprises entre 15 000 et 17 000 euros pour chacun d'entre eux. La somme obtenue est largement en-deçà des 400 000 euros réclamés, et les plaignants ont été déboutés de leur demande de se voir reconnaître le statut d'artistes-interprètes.
Edouard Boccon-Gibod, directeur général de TF1 Production a donc martelé son "soulagement" : «Si les plaignants avaient obtenu ce statut incompréhensible d'auteurs-interprètes, cela aurait ouvert la voie à des rémunérations bien supérieures dans le futur», explique-t-il.
Un moindre mal, peut-être, mais l'affaire pourrait-elle avoir un impact sur les futures programmes de télé-réalité ? «Soyons clairs : la décision de ne pas signer de contrat de travail avec les participants n'a jamais été liée à un choix financier», explique Edouard Boccon-Gibod. «Chaque programme de télé-réalité réquisitionne 120 à 130 intermittents du spectacle derrière la camera. Alors, en rémunérer vingt ou trente de plus...». Si l'unité de production n'a pas conclu de contrat de travail avec les participants, c'est parce que «selon nous, l'émission avait valeur d'expérience pour les candidates, non de travail».
Quoi qu'il en soit, l'affaire ne semble pas échauder TF1 : «L'affaire ne nous dissuade pas de produire de la télé-réalité», assure Edouard Boccon-Gibod. La décision ayant été rendue en appel, la prochaine étape serait la cour de la cassation. Pour l'heure, TF1 réserve son choix quant à la poursuite ou non de l'affaire, et entend "examiner tous les attendus du dossier".