«Beijing Municipal bureau of TV», «Korean Broadcasting System», «Singapore Media»... En ce lundi 4 avril, début du 48ème MIP-TV à Cannes, le fronton du Palais des festival s'ornait de bâches promotionnelles gigantesques pour les médias asiatiques. Signe que le continent représente, plus que jamais, un enjeu de taille pour les 11 500 participants du marché international des programmes.
Tout comme d'ailleurs l'approche multiplateforme qui est au coeur de toutes les discussions et de nombre de débats prévus cette semaine. «Nous sommes à l'ère du transmédia 2.0, dans lequel on intègre le public en tant que créateur de contenus», constate Alexandre Callay, president d'Eurodata Worldwide (Médiamétrie).
De fait, l'une des premières conférences du MIP-TV, le 4 avril au matin, avait pour thème: «Transmédia Storytelling - How to achieve excellence ?» (Comment atteindre l'excellence dans les contenus multiplateformes ?). Pour l'heure, semble-t-il, le marché ne semble pas tout à fait acquis à la cause: «Lorsque nous "pitchons" des projets transmédias, on nous répond : très bien, mais pensez au contenu télé d'abord», remarque Tracey Robertson, PDG de la société de production Hoodlum.
De plus, le public pour ce type de contenus déclinés sur le petit écran, Internet, les telephones portables, voire dans l'édition, reste restreint: «les contenus transmédias ont tendance à cibler les jeunes publics, ceux qui plaisent aux opérateurs de téléphonie : les 14-24 ans accros à leurs telephones», souligne Nuno Bernardo, patron de la société portugaise Be Active.
Alors que les spectateurs pianotaient frénétiquement sur leurs smartphones, pendant la conférence, un grand écran diffusait en direct les tweets des internautes connectés au site du MIP-TV. Par un étrange effet de mise en abyme, on pouvait ainsi lire en léger différé certains propos des intervenants, retranscrits par les twitteurs présents dans la salle... Beaucoup de spectateurs, agacés, se plaignaient d'être totalement déconcentrés du débat par ce flot de gazouillis électroniques. Les limites du transmédia?