Quelle sont les innovations du nouveau France Soir que vous lancez le 17 mars ?
Alexander Pugatchev. France Soir devient un quotidien national grand public. Il faut que nos lecteurs aient envie de discuter de la une de France Soir lors du dîner. Il s'ouvre sur une séquence actualité, puis suivent les courses, le sport, le divertissement et une dernière partie sur la culture, le people et la vie pratique.
Quels sont vos objectifs ?
A.P. En termes de diffusion, nous espérons vendre entre 150 000 et 200 000 exemplaires au prix de 0,50 euro, pour un tirage de 500 000 exemplaires. On ne peut pas prévoir à l'avance l'adhésion des lecteurs. L'évolution ou non du prix dépendra du niveau des ventes en rythme de croisière. Nous ferons un premier bilan d'ici à un mois.
Combien avez-vous investi pour la relance de France Soir ?
A.P. Depuis la reprise du titre il y a un an, j'ai dépensé plusieurs dizaines de millions d'euros pour remettre le titre sur les rails. Nous avons plus que doublé les équipes, qui sont passées de 60 à 130 personnes. Notre dernier recrutement est celui de Christian de Villeneuve [ex-directeur de la rédaction du Parisien et du Journal du Dimanche], qui arrive le 16 mars en qualité de patron de la rédaction du journal. Nous avons également changé de fournisseurs de papier, d'imprimeries, déménagé sur les Champs-Elysées…
Pensez-vous pouvoir vous imposer face au Parisien-Aujourd'hui en France ?
A.P. Nous n'avons qu'un seul concurrent national, il s'agit d'Aujourd'hui en France. Les autres titres avec lesquels nous sommes en concurrence sont les quotidiens régionaux. Nous avons fait des tests dans plusieurs villes de province (Marseille, Nice, Nantes, etc.). Il en est ressorti que de nombreux lecteurs sont prêts à acheter France Soir en plus de leur quotidien régional.
Que pensez-vous de la couverture médiatique en France de la visite du président Medvedev, début mars ?
A.P. Je pense que cette actualité a été bien couverte par les médias français. Mais je n'ai que peu de temps à consacrer aux autres médias.
(encadré)
Le pari d'un prix cassé
Le prix réduit du nouveau France Soir, à 50 centimes d'euro, n'a pour le moment pas fait recette dans l'Hexagone. En 2007, le groupe allemand Axel Springer renonçait au lancement d'une version française de Bild, qu'il prévoyait de vendre à 60 centimes et d'écouler à 750 000 exemplaires. En 2009, deux quotidiens sportifs, Aujourd'hui sport et Le 10 Sport, tentent de s'imposer grâce à un bas prix de vente (0,50 euro), mais jettent l'éponge quelques mois plus tard, faute d'une diffusion suffisante.