Presse
L’entreprise de presse, créée en 1960 pour accompagner les indépendances africaines, est devenu un groupe média aux multiples ramifications.

L’hebdo est très connu des élites panafricaines. Qu’il soit décrié pour ses liens avec des chefs d’État comme Denis Sassou Nguesso, du Congo-Brazzaville, ou pour son «dispositif journalistico-commercial peu orthodoxe», dixit Le Monde Afrique, ou au contraire salué pour la qualité de ses informations et de ses analyses, Jeune Afrique laisse rarement indifférent. Mais le titre, diffusé au total à 49 000 exemplaires payés, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, est déjà plus qu’un magazine. «Nous avons un plan de développement 2016-2018 pour évoluer d’une entreprise de presse à un groupe média», explique Amir Ben Yahmed, son directeur général. Avec un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros en 2016 (+7%) pour 1,2 million d’euros de résultat d’exploitation, Jeune Afrique affiche sa «neuvième année bénéficiaire» et ne cesse de se développer.

Côté contenus, la marque se déploie à travers une édition en anglais (The Africa Report), un hors-série sur les 500 premières entreprises africaines, une base de données d’informations financières, de la vidéo, un nouveau site consacré à la femme noire «Into the Chic» et, avant la fin de l’année, une newsletter quotidienne pour les décideurs économiques. Mais Jeune Afrique, ce sont aussi de profitables événements, comme l’Africa CEO Forum, à Abidjan en mars dernier, qui sera à Genève en 2017. Cette même année, se tiendra la deuxième édition d’un sommet sino-africain. Auparavant, le 29 novembre, JA organisera une grande rencontre dédiée à la promotion d’un pays, en l’occurrence la Tunisie.

 

Plurimédia



Jeune Afrique aspire à être la première marque média africaine digitale. Elle comptabilise, pour l’heure, 2,5 millions de visiteurs uniques sur son site, 1,8 million de fans sur Facebook et près d’1,6 million d’abonnés sur Twitter. Mais sa distribution est de plus en plus plurimédia. Productrice du magazine Réussite sur Canal+ Afrique, elle projette de lancer sur TV5 un magazine automobile. «Into The Chic» aura aussi sans soute une déclinaison en production TV et événementielle. Enfin, la régie publicitaire de JA est devenue une agence digitale. Elle met à la disposition des marques son savoir-faire dans la création de contenus et le community management. «Sur les 200 premiers groupes actifs en Afrique, la moitié est client, annonceur ou sponsor», note Amir Ben Yahmed.

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