Le géant de la vente en ligne a assigné en justice plus de 11 000 personnes liées à des groupes de discussion sur Facebook, qui vendent et achètent de fausses évaluations de produits vendus sur Amazon.
Ce n'est pas nouveau : Amazon fait la chasse aux faux avis laissés sur les millions de produits vendus sur sa plateforme. Dernier épisode en date, l'assignation en justice de plus de 11 000 personnes liées à des groupes de discussion sur Facebook, qui vendent et achètent de fausses évaluations de produits vendus sur la plateforme de commerce en ligne.
Selon le document, déposé le 18 juillet devant un tribunal civil du comté de King, aux Etats-Unis, qui comprend la ville de Seattle où se trouve le siège d'Amazon, le géant technologique entend utiliser cette procédure pour démasquer les utilisateurs incriminés, dont la véritable identité n'est pas publique.
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Il s'agit de créateurs, administrateurs et modérateurs de groupes de discussion, souvent privés, dédiés à acheter et vendre de fausses évaluations, financées par des sociétés qui vendent des produits sur Amazon. Sont particulièrement recherchés les « avis vérifiés sur Amazon », un label que la plateforme octroie aux évaluations écrites par des consommateurs ayant effectivement acheté le produit.
Dans ces groupes Facbook, les internautes qui acceptent de publier, sous leur nom, de faux avis, sont rémunérés ou reçoivent remboursement de leur achat, selon le document de justice consulté par l'AFP. Pour tromper la vigilance des modérateurs de Facebook et des logiciels d'intelligence artificielle, beaucoup des créateurs de ces groupes utilisent des versions tronquées des mots qui pourraient attirer l'attention sur leurs pratiques. Amazon mentionne notamment un groupe qui a compté, un temps, jusqu'à 43 000 abonnés.
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Sollicité par l'AFP, Facebook, qui n'est pas visé directement par la procédure, a indiqué avoir retiré du réseau social « la majorité » des groupes mentionnés dans la procédure d'Amazon. « Les groupes qui sollicitent ou encouragent de fausses évaluations le font en violation de nos règlements et sont supprimés », a indiqué une porte-parole. « Nous collaborons avec Amazon sur ce sujet et continuerons à travailler avec l'industrie pour traiter le problème des spams et des faux avis », a-t-elle ajouté.
Amazon dit avoir intercepté plus de 200 millions de faux avis sur sa plateforme, mais reconnaît ne pas avoir éradiqué le problème, car ces pratiques son organisées « pour l'essentiel sur des sites tiers ». « Les faux avis menacent la réputation d'Amazon et affectent la confiance des consommateurs », a fait valoir la plateforme, qui demande aux organisateurs des groupes Facebook de suspendre leurs activités et leur réclame des dommages et intérêts, d'un montant non précisé.