Consommation

Les soldes annuels d'été s'ouvrent ce mercredi 22 juin, dans un contexte économique marqué par l'inflation et un grand flou. Les professionnels n'ont aucune idée de comment les clients réagiront. 

Top départ pour les soldes d'été, qui s'ouvrent mercredi matin et prendront fin le 19 juillet, dans un contexte incertain marqué par une inflation galopante. Malgré tout, les commerçants espèrent une relance du secteur, qui a connu une embellie « fragile » en mai.

« Il y aura de bonnes affaires à faire dès le début des soldes » ce mercredi, assure Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce (commerces d'habillement, de chaussures et de centre-ville). Toutefois, « il est difficile de savoir comment les clients vont réagir » et d'anticiper la fréquentation des commerces dans les prochains jours, selon M. Petiot, notamment en raison du contexte d'inflation inédit depuis 30 ans.

L'inflation est vue comme « une période risquée » pour le secteur de la mode et de l'habillement, ajoute-t-il. « Quand les clients doivent faire des arbitrages sur leur consommation, c'est souvent défavorable au secteur ». Les soldes restent cependant compatibles avec « la recherche du bon prix, note M. Petiot, ce qui, (il) l'espère, redonnera du pouvoir d'achat aux clients ». 

Une consommation difficile 

Selon un sondage Bonial, réalisé sur 1039 Français, 52% se disent inquiets pour leur pouvoir d'achat, un chiffre en hausse de 4 points par rapport au premier trimestre 2022. Les soldes seront-ils une manière de faire des bonnes affaires ou les consommateurs ont-ils la tête ailleurs ? 32% des Français disent ne pas réussir à boucler leurs fins de mois, et un sur deux déclare ne pas réussir à se faire plaisir. Les soldes pourraient donc être l'opportunité de se renflouer en produits basiques. 

Sur le thème du plaisir, justement, la France apparaît comme coupée en deux. «Alors qu’une partie de la population peine à  boucler ses fins de mois, la France apparaît comme coupée en deux au regard de la possibilité de se faire plaisir ou de faire plaisir à ses proches, point l'étude. Ainsi, 47% des Français estiment ne pas avoir la capacité de faire plaisir à leurs proches, 50% déclarent tout simplement ne pas pouvoir se faire plaisir et 49% ne pas avoir le pouvoir d’achat suffisant pour partir en vacances.» Les CSP-, à moins de 2000 euros de revenus par mois, sont évidemment les plus touchés, mais les classes moyennes aussi n'ont pas le moral. Et 49% de ceux qui gagnent de 2000 à 3499 euros par mois estiment pouvoir se faire plaisir. 

Les professionnels ont de l'espoir

Les commerçants espèrent pourtant toujours renflouer leur trésorerie, alors que les ventes en magasin accusent toujours un recul « de -7 % » au cumul, depuis le début de l'année 2022 par rapport à 2019, selon l'Alliance du commerce, malgré « une embellie fragile » en mai. Après ce petit rebond des ventes en mai, le début du mois de juin « était à nouveau en recul », note l'Alliance du commerce.

S'ajoute la hausse des coûts de production, d'exploitation ou de transport, qui a touché tout le secteur. Les vendeurs doivent « pouvoir préserver leurs marges, assumer l'augmentation des coûts », explique Yohann Petiot. Le remboursement des Prêts garantis par l'Etat, lancé pandant la pandémie, a également débuté en avril.

La seconde main prend la place de la fast fashion

Le moral des ménages, qui joue sur l'envie de consommer, a été durement éprouvé depuis le début de l'année, qui a commencé avec le variant Omicron, rappelait lundi à l'AFP Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'Institut Français de la Mode (IFM). S'y sont ajoutés le conflit en Ukraine et la hausse de l'inflation sur de nombreux postes de dépenses, l'énergie, les transports puis l'alimentation. Les préoccupations environnementales des consommateurs peuvent aussi avoir un impact négatif sur la fréquentation des commerces, alors que le marché de la seconde main s'est largement démocratisé. En Bourse, les poids lourds de la « fast fashion », comme Boohoo, Asos, Zalando, ou même le géant espagnol Inditex, malgré les résultats financiers insolents de ce dernier, font grise mine depuis le début de l'année.

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