La Ligue de Football Professionnel s'associe à l'Autorité Nationale des Jeux avec la campagne #ParierSansClasher. Objectif, lutter contre le harcèlement des footballeurs sur les réseaux sociaux par des parieurs déçus.
«Quand tu paries, n'oublie pas qu'il y a un humain derrière le maillot», rappelle la Ligue de Football Professionnel (LFP) dans sa campagne «#ParierSansClasher», lancée en partenariat avec l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ). Diffusée le 6 avril et conçue par l'agence Mutant, celle-ci vise à lutter contre le harcèlement en ligne des footballeurs en France, qui sont visés sur les réseaux sociaux par des parieurs, qui les accusent d'être à l'origine de paris sportifs qu'ils ont perdus.
Pour la première fois, la LFP s'est associée à l'ANJ pour réaliser cette campagne de sensibilisation. «Ces comportements traduisent souvent une vision erronée du pari sportif, perçu alors comme un jeu de pure expertise portant sur des évènements sportifs dénués d’aléas», soulèvent les deux organismes dans un communiqué.
La campagne a été réalisée en 3D à partir de plusieurs séquences de match de football de Ligue 1 et de Ligue 2. Le ton y est très décalé. Les joueurs s'affrontant sur le terrain sont représentés sans tête ni corps et les commentateurs sportifs ne décrivent que des actions de jeu avec des termes utilisés dans le secteur des paris sportifs. «Il tire ! Non ! Dommage, la côte était boostée», lance un commentateur dans la campagne, pour décrire un pari sportif manqué. Un parti pris assumé pour inciter les parieurs «à conserver une pratique récréative et raisonnée du pari sportif», insistent la LFP et l'ANJ.
Carton rouge pour les opérateurs de paris sportifs
En mars dernier, l'ANJ avait dévoilé les résultats d’une consultation publique avec des lignes directrices et des recommandations sur la publicité des jeux d’argent et de hasard. L'autorité avait lancé une consultation publique en octobre 2021 pour étudier les pratiques des opérateurs des jeux d’argent en matière de communication.
«Le jeu d’argent bénéficie d’un statut à part dans la loi. Face à un produit de ce type, la publicité doit être très encadrée. Sauf que le décret initial du 4 novembre 2020 n’était pas bien compris par les opérateurs, enfin c’était leur prétexte. L’objectif secondaire de cette consultation publique était de désintensifier la pression publicitaire des opérateurs de paris sportifs que nous avions observée lors de l’Euro de football», avait alors expliqué Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, dans une enquête de Stratégies parue le 10 mars dernier.
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