Kamala Harris et Donald Trump jetaient dimanche leurs dernières forces dans une fin de campagne présidentielle américaine anxiogène pour les États-Unis et le reste du monde.
Kamala Harris et Donald Trump jetaient dimanche leurs dernières forces dans une fin de campagne présidentielle américaine anxiogène pour les Etats-Unis et le reste du monde. La vice-présidente démocrate, qui pourrait devenir la première femme présidente de ce pays de plus de 345 millions d'habitants, et l'ancien locataire républicain de la Maison Blanche, qui rêve d'y retourner, se rendent coup pour coup afin de convaincre les indécis, alors que 75 millions d'électeurs ont voté de manière anticipée.
La campagne pour diriger le 20 janvier la première puissance mondiale et succéder au président sortant Joe Biden est la plus agressive de l'histoire récente des Etats-Unis. Sous le regard inquiet de ses partenaires, notamment en Europe et au Proche-Orient, l'Amérique est coupée en deux camps qui semblent irréconciliables et se livrent à une escalade de violences verbales où les polémiques et fausses informations se multiplient. Dans ce climat ultra tendu, des violences physiques sont redoutées après le 5 novembre. D'autant que le résultat national est imprévisible tant les sondages donnent Kamala Harris et Donald Trump à égalité. L'un d'eux publié samedi soir a fait du bruit car il donne trois points d'avance à la démocrate dans le petit Etat de l'Iowa, un fief républicain.
Cols bleus à convaincre
La vice-présidente, une ancienne magistrate fédérale de Californie née il y a 60 ans d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, est entrée soudainement en campagne en juillet après le retrait fracassant de Joe Biden, 81 ans. Pour son dernier dimanche de campagne, elle retourne dans le Michigan, Etat pivot industriel au bord des Grands lacs, berceau de l'automobile et fort d'un électorat de cols-bleus à convaincre : des hommes ouvriers blancs, afro-américains ou arabo-musulmans. Après une visite d'église à Detroit, Kamala Harris tiendra un énième meeting à l'université de l'Etat. Elle devrait encore appeler à « tourner la page d'une décennie avec Donald Trump », un milliardaire new-yorkais de l'immobilier, élu président à la surprise générale en 2016 et qui a bouleversé la démocratie américaine et les relations internationales.
Redoutant son retour à la Maison Blanche, ses adversaires le dépeignent dorénavant en « dictateur », voire en « fasciste » à l'esprit « vengeur » contre tous ses opposants et critiques. L'infatigable tribun populiste de 78 ans, insubmersible malgré nombre de condamnations et inculpations au pénal et au civil, a de nouveau insulté samedi « Kamala, au faible QI ». Et même s'il ne cesse de peindre les Etats-Unis en noir, géant multiculturel qui serait au bord d'une « dépression du genre de 1929 » et « envahi » par des millions d'immigrés clandestins « meurtriers », Donald Trump sait aussi se montrer optimiste. Il a ainsi exhorté ses partisans venus l'acclamer en Virginie et en Caroline du Nord à « rêver de nouveau en grand (...) d'un nouvel âge d'or en Amérique ».