Le directeur de la communication du groupe Orano était l'un des dix invités de la conférence «Les dircoms les plus innovants», organisée dans le cadre du Stratégies Festival.

Orano a succédé à Areva en 2018 et se recentre sur le cycle du combustible nucléaire. Quels sont vos projets actuels d’innovation ?

Orano est une jeune marque mais une entreprise avec un savoir-faire historique dans tout le cycle de vie de l’uranium, l’extraction, la transformation et le recyclage. Le nucléaire est l’une des énergies les plus décarbonées qui existe, abondante, disponible en permanence quelle que soit la météo. Elle est donc au cœur des enjeux climatiques, d’électrification de l'économie et de souveraineté. 

Mais ce secteur continue d’innover. Orano se diversifie dans le médical et les batteries de véhicules électriques. Nous accompagnons le développement de nouvelles générations de réacteurs modulaires et plus petits qui pourront alimenter des usines ou des villes tout en permettant plus de recyclage. Par ailleurs, nous avons récemment annoncé un accord avec Sanofi qui va mettre sur le marché notre premier médicament contre le cancer. Et nous allons dans les prochains mois débuter les premiers chantiers à Dunkerque de nos usines de recyclage de batteries de voitures électriques. C’est un enjeu d’économie des ressources, afin d’être moins dépendants des pays exploitant les métaux rares. 

Avec toutes ces transformations, vous avez un gros enjeu de communication de recrutement. Quels leviers utilisez-vous ?

Orano compte 17500 collaborateurs dans 40 pays et nous recrutons 2000 personnes par an en CDI et CDD. Nous sommes une industrie en plein essor, mais qui a été peu mise en avant dans les écoles ces dernières années. La crise climatique et le besoin massif d’énergie remettent nos savoir-faire au centre des préoccupations. Nous encourageons l’apprentissage, la formation continue et la parité, car les jeunes filles ne sont pas assez nombreuses à choisir la filière scientifique. Nous avons été un des premiers groupes B to B à se lancer sur TikTok il y a deux ans, avec un ton pédagogique, décalé et audacieux. Nous y mettons en scène principalement nos collaborateurs avec un vocabulaire accessible. Nous voulions lever un tabou en montrant des salariés qui manipulent des matières complexes dans des environnements que peu de gens connaissent. Cette transparence donne des résultats : on reçoit un CV toutes les trois minutes.

Quels points communs voyez-vous avec votre expérience chez SNCF ?

La SNCF est une entreprise qui subit beaucoup de préjugés, on l’a vu avant les Jeux olympiques qu’elle a su gérer avec succès. Elle a été pionnière en mettant en place une social room pour répondre en direct à toutes les interpellations. Chez Orano aussi, on souhaite parler sans intermédiaire au grand public pour tordre le cou aux idées reçues sur le nucléaire. Nous avons conçu l’outil Scope, disponible en format application depuis cette année, qui donne des clés aux collaborateurs pour répondre aux questions de leur entourage sur des sujets complexes, comme le recyclage des combustibles nucléaires. Nous sommes présents sur pratiquement tous les réseaux sociaux. Cette démarche de transparence vis-à-vis du public et des collaborateurs a pu bousculer certaines cultures internes, mais elle est payante en termes d’image et de compréhension de la marque. 

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