Jusqu'ici plutôt prudente sur les questions politiques, la chanteuse de 34 ans a apporté son soutien à la candidate démocrate juste après le débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle le 10 septembre.

Pour qui votera Taylor Swift ? La superstar américaine a mis fin au suspense mardi 10 septembre en apportant son soutien à Kamala Harris juste après le débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle. Dans une publication sur Instagram immédiatement devenue virale, avec 3,6 millions de J'aime en un peu plus d'une heure, la chanteuse a dit avoir choisi la démocrate car elle « se bat pour les causes et les droits auxquels je crois ».

« Je pense qu'elle est une dirigeante douée et solide », a ajouté Taylor Swift dans un long message, qu'elle a signé « vieille fille à chat » (« childless cat lady ») et agrémenté d'une photo d'elle avec son chat. Une référence directe à une déclaration polémique et empreinte de clichés misogynes du colistier du candidat républicain Donald Trump, J.D. Vance, visant les femmes sans enfant.

Si elle n'a pas explicitement invité les Swifties - ses fans connus pour leur ardeur à la défendre et suivre ses tendances sur les réseaux sociaux - à l'imiter, elle a appelé chacun à « faire ses propres recherches sur les enjeux et les positions de ces candidats sur les sujets qui vous importent ».

Avec Taylor Swit, la vice-présidente a reçu un soutien de poids, même s'il était depuis longtemps espéré. Des rumeurs, finalement fausses, avaient même annoncé la participation de la star mondiale à la convention démocrate, mi-août à Chicago. « Je suis extrêmement reconnaissant envers Taylor Swift », a réagi le colistier de Harris, Tim Walz sur MSNBC. « C'est le type d'acte courageux dont l'Amérique a besoin. Lorsque que quelqu'un comme Taylor Swift s'exprime aussi clairement, c'est une opportunité ». Le gouverneur du Minnesota en a profité pour lancer un message aux « Swifties »: « kamalaharris.com, allez-y, venez nous donner un coup de main ! ».

Images créées par l'intelligence artificielle

La chanteuse de 34 ans s'était jusqu'ici montrée plutôt prudente sur les questions politiques : en 2016, elle était restée silencieuse lors de la présidentielle remportée par Donald Trump, mais avait apporté son soutien à des candidats démocrates à des élections dans son Etat natal du Tennessee en 2018 . Elle s'était ensuite prononcée en faveur de Joe Biden en 2020 et a défendu des messages d'ouverture à l'égard des communautés LGBT+ dans ses chansons, condamnant également la décision de la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, d'annuler la garantie du droit à l'avortement au niveau fédéral aux Etats-Unis.

Républicains comme démocrates ont cherché à tirer profit de l'immense popularité de l'artiste, qui a commencé son parcours dans la musique country, un genre particulièrement prisé des conservateurs. Mi-août, Donald Trump avait partagé sur les réseaux sociaux des images, qui auraient été créées par l'intelligence artificielle (IA), laissant penser que la chanteuse lui apportait son soutien. Dans son message sur sa plateforme Truth Social, qui montre Taylor Swift vêtue du costume d'Oncle Sam demandant à ses fans de voter pour Trump, l'ancien président a écrit: « J'accepte ! » L'artiste ou son entourage n'avait alors pas réagi à la publication.

35 000 nouvelles inscriptions sur les listes électorales

Mais dans son message le 10 septembre, Taylor Swift explique avoir été informée qu'on lui avait « faussement attribué un soutien à la candidature de Donald Trump via l'usage de l'IA ». Cette situation, qui « conjugue mes craintes concernant l'IA et les dangers de propager de la désinformation », « m'a amené à la conclusion que je devais être très transparente sur mes choix réels lors de ce scrutin en tant qu'électrice », a expliqué la star aux dizaines de millions d'abonnés.

Elle avait fait la preuve de son influence en septembre 2023, en publiant un message sur Instagram invitant ses abonnés à se rendre sur la plateforme Vote.org pour s'inscrire sur les listes électorales. L'organisation avait recensé plus de 35 000 nouvelles inscriptions ce jour-là, soit un bond de 23% par rapport à la même journée un an plus tôt.

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