Avec une cinquantaine de jeux présentés et «son plus gros stand» jamais tenu à la Gamescom, le géant veut rassurer les joueurs après plusieurs mois compliqués, entre fermetures de studios, fin des exclusivités et hausses de prix.

« Nous gérons une entreprise, et c’est tout à fait vrai qu’au sein de Microsoft, la barre est très haute pour nous en termes de résultats », a reconnu mercredi à Cologne (ouest de l’Allemagne) Phil Spencer, le patron de Xbox, l’entité jeu vidéo de Microsoft, lors d’un événement en direct de la marque à la Gamescom, plus gros salon du jeu vidéo au monde.

« L’industrie (du jeu vidéo) est soumise à une forte pression. Elle a été en croissance pendant un long moment et maintenant les gens cherchent des moyens de se développer », a-t-il également affirmé pour défendre la stratégie du géant américain.

Microsoft a pris de court de nombreux fans avec l’annonce mardi que son blockbuster de fin d’année « Indiana Jones et le Cercle ancien », initialement prévu comme exclusif à ses consoles, allait finalement arriver au printemps 2025 sur Playstation 5, la machine de son concurrent Sony.

Une décision qui confirme le mouvement initié en février avec l’arrivée de quatre de ses jeux sur des consoles rivales, marquant un tournant dans sa stratégie visant à attirer les joueurs vers ses consoles avec des titres exclusifs. C’est aussi une façon d’augmenter la rentabilité de ses jeux, face à des ventes de consoles en perte de vitesse.

« En tant que joueurs, nous devons nous habituer au fait qu’il va y avoir des changements dans la façon dont les jeux sont créés et distribués », a averti Phil Spencer, ajoutant qu’au bout du compte « les jeux seront meilleurs et plus de gens pourront y jouer. »

« Pari »

Après la finalisation en octobre dernier de son rachat géant (69 milliards de dollars) de l’éditeur de jeux Activision Blizzard, qui a dans son portefeuille plusieurs immenses succès multiplateformes comme « Call of Duty » et « Candy Crush », le géant américain a enchaîné les déconvenues.

D’abord avec la suppression en janvier de 1 900 postes dans sa division jeu vidéo, conséquence directe de l’absorption d’Activision Blizzard, puis avec la fermeture au mois de mai de quatre studios de l’éditeur Bethesda, que le géant américain a acquis en 2020 dans le cadre d’un investissement total de quelque 7,5 milliards de dollars.

L’annonce de l’arrivée du prochain « Call of Duty : Black Ops 6 », le premier de la série à être disponible le jour de sa sortie sur le Game Pass, la plateforme de jeux en ligne de Microsoft, a également coïncidé avec l’augmentation des tarifs du service d’abonnement en ligne de Microsoft.

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Celui-ci affichait quelque 34 millions d’abonnés fin février, encore loin de l’objectif de 100 millions de clients que souhaitait Microsoft d’ici 2030.

« Est-ce que cela va attirer plus de joueurs sur Xbox ? Je pense que c’est leur pari », estime Mat Piscatella, analyste pour le cabinet américain Circana. Selon lui, la performance de Call of Duty sur le Game Pass devrait réellement décider de l’avenir de la formule et de sa viabilité. « C’est en constante évolution, car le marché de l’abonnement n’a pas progressé au rythme que certains avaient prévu », a-t-il ajouté.

Microsoft a également annoncé mercredi que les nouvelles versions de ses consoles dévoilées en juin, qui incluent notamment une Xbox Series X sans lecteur Blu-ray, seraient disponibles à partir du 15 octobre. De quoi peut-être redonner un coup de fouet aux ventes de consoles de la marque.

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