Laurence Pernot a passé six ans aux États-Unis à la communication d’Areva Amérique du Nord. Ancienne directrice de la communication de Vallourec, elle a intégré Saint-Gobain en 2017, un groupe qui se positionne comme leader mondial de la construction durable.
Retrouvez l'interview vidéo de Laurence Pernot.
Quelle place occupe l’innovation chez Saint-Gobain ?
Elle est partout : c’est une culture, une fonction et un fil rouge de communication. Concernant spécifiquement notre recherche et développement, elle est structurée autour de 8 centres de recherche dans le monde et 3 500 chercheurs travaillant sur 4 axes : la construction légère, la circularité dans la construction, la décarbonation de nos procédés et les innovations de rupture. Nous avons aussi une équipe de design thinking dont le rôle est d’instiller une culture de l’innovation dans toutes nos entités et de challenger nos façons de raisonner et nos approches clients.
Nous accompagnons cette culture de l’innovation en communication. Cette année, nous avons mené une grande campagne interne pour montrer que l’innovation est l’affaire de tous. L’innovation et l’engagement éco-responsable sont des sujets transversaux qui infusent tous nos contenus.
Saint-Gobain s’est positionné sur la construction durable. Qu’est-ce que cela implique en communication ?
Être le leader mondial de la construction durable est notre vision. Elle est au centre de notre plan stratégique et alignée avec notre raison d’être : « Making the world a better home ». La construction représente 40% des émissions de CO2, 50% des ressources consommées et 40% des déchets solides produits sur la planète. Elle est donc au carrefour des grands enjeux contemporains. Notre responsabilité de grande entreprise est d’accompagner la transition du secteur vers des modèles plus vertueux. C’est aller notamment vers des modes constructifs plus légers, avec des matériaux plus économes en ressources, plus circulaires et bas carbone. Ce positionnement du groupe conditionne le choix des sujets que je mets en avant.
Cette communication s’appuie sur des formats que l’on veut modernes et innovants. On a beaucoup investi sur la qualité des contenus, de nouveaux codes graphiques, de nouvelles façons de raconter notre histoire, de nouveaux formats, et un ton moins corporate, plus enlevé. Je vous recommande la série de podcasts sur « La vie cachée des matériaux », qui est passionnante. Pour renforcer notre influence sur notre secteur, nous avons créé l’Observatoire de la construction durable, un think tank dédié pour suivre l’état des lieux de la construction durable dans le monde et la faire progresser. Il regroupe un baromètre mondial, des conférences et un magazine mensuel pour créer le lien entre tous les acteurs et valoriser les bonnes pratiques.
Qu’avez-vous appris de votre parcours dans l’industrie ?
Tout a commencé par ma formation initiale en anthropologie américaine. Elle m’a appris à écouter, collecter l’information, l’analyser, l’organiser pour en faire une histoire cohérente. J’ai ensuite débuté en agence dans le groupe Saatchi avant de m’engager en communication politique au département de Loire-Atlantique puis de rejoindre l’industrie. Autant de milieux très différents mais c’est dans l’industrie qu’on se sent vraiment utile et concret. Elle est au coeur des enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux. Sans elle, pas d’innovation !
Chez Areva, j’ai beaucoup travaillé sur la communication de crise et l’acceptation par le public. Chez Vallourec, secoué par la crise pétrolière de 2014, j’ai été très impliquée en communication sociale. Aujourd’hui, Saint-Gobain est engagé dans un vaste plan de transformation et de conquête, basé sur la croissance et sur l’impact positif. La communication est au coeur du dispositif pour l’expliquer et faire contribuer l’ensemble des collaborateurs à son succès.