Samsung Electronics a annoncé jeudi 26 avril un plongeon de ses bénéfices de plus de 86 % au 1er trimestre 2023, au plus bas depuis 14 ans. Le groupe invoque le ralentissement économique mondial qui a porté un coup aux ventes de puces et produits électroniques.
Le géant sud-coréen de la tech a annoncé que ses bénéfices d’exploitation pour la période de janvier à mars ont chuté de 9 750 milliards de wons (6,6 milliards d’euros) par rapport à la même période l’année précédente. Ils se sont établis à 1 570 milliards de wons (1,06 milliard d’euros), contre 11 320 milliards sur la même période l’an passé (7,7 milliards d’euros). Le résultat net d’exploitation de Samsung Electronics a lui plongé de 95 % par rapport à l’an dernier, à 640 milliards de wons (428 millions d’euros). Les ventes ont reculé de 18 % sur la période, à 63 750 milliards de wons (42.5 milliards d’euros), selon le communiqué de l’entreprise.
Cette dernière a invoqué un recul de la demande de puces électroniques, qui représentent habituellement la moitié de ses bénéfices, ainsi que la baisse de leur prix. La branche de Samsung spécialisée dans les puces a accusé des pertes de 4 580 milliards de wons (3,1 milliards d’euros), soit sa première perte nette depuis 2009, à l’époque où le monde émergeait à peine de la crise financière de 2008. Le géant de la tech s’attend toutefois à une « reprise graduelle » de la demande de semi-conducteurs au second semestre, en raison des baisses de stocks chez ses clients et des besoins d’ajustements de ceux-ci. Jeudi 26 avril, la valeur des titres Samsung perdait 0,3 % à la Bourse de Séoul.
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Samsung Electronics est le fleuron du groupe Samsung et de loin sa filiale la plus importante. Les fabricants de puces sud-coréens, Samsung en tête, avaient enregistré des bénéfices records ces dernières années, alimentés par l’explosion des prix, mais le ralentissement de l’économie mondiale a mis un coup de frein au secteur. D’abord soutenu par les achats d’électronique durant la pandémie, il a ralenti ensuite, affecté notamment par l’inflation et la hausse des taux. Également en avril, Samsung a annoncé qu’il allait opérer une réduction de sa production de puces mémoire de manière « significative », afin de s’attaquer au problème du surapprovisionnement.
Les efforts « actifs » de Samsung en ce sens ont été reçus « positivement », compte tenu de l’importance du géant sud-coréen, qui pèse sur la demande et influe sur le sentiment général du marché, notent des experts de Eugene Investment & Futures dans un rapport. « Même si le rythme de reprise de la demande reste lent, l’industrie des semi-conducteurs reprendra probablement au second semestre si la coopération entre les fabricants de puces en matière de coupes de production est bonne », explique le document.
En attendant, des analystes prévoient une période avril juillet encore plus difficile et n’excluent pas que Samsung connaisse ses premières pertes nettes depuis 2008 au cours de ces quelques mois. Et ce malgré la bonne santé de sa filière smartphone au premier trimestre, dopée par les « ventes solides » de la nouvelle gamme Galaxy S23. La conjoncture n’a cependant pas semblé refroidir le géant de la tech, qui a révélé en mars un plan d’investissement massif de 227 milliards de dollars (205 milliards d’euros) sur vingt ans, pour la construction de la plus grande usine de puces à Yongin, au sud de Séoul.