L'atelier de la marque de luxe ouvrira ses portes du 14 au 16 octobre, lors des Journées Particulières de LVMH. 93 sites seront accessibles au grand public.
Dans l'atelier d'innovation du bijoutier Tiffany à New York, des artisans chevronnés fignolent à la main, sur leur établi en bois, les prototypes de bagues, pendentifs ou bracelets conçus quelques mètres plus loin par des techniciens et ingénieurs. « On essaie de trouver comment donner réalité » aux bijoux imaginés par les designers tout en prenant en compte les contraintes des fabricants et les desiderata des dirigeants, raconte Dana Naberezny, la responsable de l'atelier ouvert en 2018 pour redonner de l'élan à la créativité du vénérable joaillier et accélérer le lancement de nouveaux produits. Comme par exemple le collier à gros maillons récemment signé pour la superstar de la pop Beyoncé.
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L'atelier ouvrira ses portes au grand public pour la première fois du 14 au 16 octobre, dans le cadre des Journées particulières organisées par LVMH. Le numéro un mondial du luxe prévoit de faire visiter au total 93 de ses sites habituellement inaccessibles aux amateurs. Le bijoutier fondé en 1837 et immortalisé dans le film « Breakfast at Tiffany's » (« Diamants sur Canapé ») avec Audrey Hepburn est, lui, passé dans le giron du groupe de Bernard Arnault début 2021, pour 15,8 milliards de dollars.
Dans son atelier de design et d'innovation situé à quelques rues de son siège sur la mythique 5e avenue, le groupe mise sur la cohabitation de spécialistes de la conception assistée par ordinateur, d'ingénieurs, d'experts en qualité et d'artisans-bijoutiers pour concevoir des collections originales et à la qualité irréprochable, explique Dana Naberezny.
Artisanat et technologies
Certains techniciens viennent de l'aéronautique ou de l'électronique pour leurs connaissances sur les propriétés des métaux. Des membres de l'équipe travaillaient dans d'autres secteurs du luxe. Outre les rangées d'ordinateurs éclairés par une lumière blanche et puissante pour simuler la lumière du jour, l'atelier comprend des machines d'impression 3D créant des prototypes en cire pour appréhender à quoi ressemblerait le bijou quand il est porté.
Dans une autre salle, un bracelet est ouvert et fermé des milliers de fois par les bras articulés d'un robot pour s'assurer que la charnière résistera à l'usure du temps, tandis qu'une machine tire sans interruption sur une chaîne pour vérifier qu'elle ne se cassera pas. Au fond de l'atelier, les yeux parfois posés sur un microscope, les artisans-bijoutiers polissent, liment ou taillent des bijoux en or, argent ou diamant.
Dans un coin de leur salle sont suspendus des outils conservés parfois depuis plusieurs générations. « Ces marteaux sont réservés au travail des métaux précieux », met en garde une affichette. « Nous essayons vraiment de trouver un équilibre entre des gens qui ont une longue histoire dans la joaillerie et des personnes venant d'autres secteurs », remarque Dana Naberezny. « Ce +melting pot+ d'individus nous permet de générer plus d'idées. »