Après les propos de Valérie Pécresse, candidate LR, appelant à « ressortir le Kärcher de la cave », l’entreprise allemande a réagi en demandant que les politiques et les médias arrêtent d’utiliser le nom de sa marque pour parler de la sécurité.
« Kärcher demande aux personnalités politiques et aux médias de cesser immédiatement tout usage de sa marque dans la sphère politique, qui porte atteinte à sa marque et aux valeurs de l’entreprise », a réagi le groupe Kärcher le 11 janvier dans un communiqué après les propos de Valérie Pécresse, candidate LR, qui a déclaré qu’elle allait « ressortir le Kärcher de la cave » pour « nettoyer les quartiers » et « remettre de l’ordre dans la rue ».
Le fabricant allemand de nettoyeurs haute-pression a dénoncé des « propos déplacés et réitérés de Madame Valérie Pécresse, candidate à l’élection présidentielle, qui a utilisé à plusieurs reprises la marque Kärcher de manière inappropriée » sur France 2, FranceInfo et dans La Provence. « Il faut ressortir le Kärcher, il a été remisé dans la cave par Hollande et Macron depuis dix ans », avait déclaré la candidate le 6 janvier lors de son premier meeting de campagne Salon-de-Provence et Cavaillon.
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise allemande, Alfred Kärcher SE&Co. KG, présidée par Hartmut Jenner (photo) et forte de 2,7 milliards de chiffre d’affaires en 2020, est confrontée à une telle récupération de sa marque à des fins politiques. En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur avait déclaré vouloir « nettoyer au Kärcher » les cités en Seine Saint-Denis. Comme à l’époque, la déclaration de Valérie Pécresse a suscité la polémique.
L’éditorialiste de LCI, Jean-Michel Aphatie, a estimé jeudi 6 janvier qu’il y avait un « sous-entendu raciste » dans cette expression car « ça blanchit tout », ce qui a été amplement commenté et contesté par les partisans de Valérie Pécresse comme par des utilisateurs de l’appareil sur les réseaux sociaux. Le groupe Kärsher réagit à chaque fois le nom de sa marque est associée avec insistance à un discours idéologique ou politique.
En 2017, le groupe avait envoyé une lettre recommandée aux candidats déclarés à la présidentielle 2017, constatant « l'utilisation régulière du nom de (la) société sur la scène politique, en relation avec des sujets de société pour le moins sensibles », pour « désigner une ligne d'action politique, souvent au moyen de néologismes tels que «karchériser » et «karchérisation ». Il avait déjà demandé, pour les élections de 2007 et de 2012, que son nom ne soit plus associé « avec une question politique, polémique et négative porte préjudice à notre entreprise, à ses valeurs, à ses clients et à ses collaborateurs ».