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L'alliance dite "Aukus" compromet la première réunion du Trade and Technology Council (TTC), qui vise à coopérer pour des régulations respectueuses des droits humains, notamment dans la tech, pour contrer l'influence chinoise.

La crise des sous-marins entre la France et les Etats-Unis menace la tenue la semaine prochaine d'un nouveau conseil américano-européen sur les technologies et le commerce, a-t-on appris mardi de sources européennes.

« Une date avait été prévue la semaine prochaine pour la première réunion du Conseil commun du commerce et de la technologie (EU-US Trade and Technology Council, TTC). Nous analysons l'impact de (l'accord militaire entre Washington, Londres et Canberra) AUKUS sur cette date », a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer.

Les Etats-Unis tablent toujours sur la tenue de cette réunion, a dit en revanche une responsable américaine à des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Cette première réunion du TTC était prévue le 29 septembre à Pittsburgh, aux Etats-Unis. La création du TTC avait été annoncée en juin lors de la visite du président américain Joe Biden à Bruxelles. Réclamée par les Européens, cette nouvelle instance incarnait un rapprochement transatlantique après des années de tension sous la présidence de Donald Trump.

Hostilité de l'Allemagne et des pays baltes

Elle vise à coopérer pour des régulations respectueuses des droits humains, notamment dans la tech, pour contrer l'influence de la Chine souvent considérée comme une menace pour les normes éthiques occidentales (surveillance, confidentialité des données...).

Selon un diplomate européen, les Français ont émis l'idée de reporter la réunion de Pittsburgh pour protester contre le pacte de sécurité dans la région indopacifique conclu entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni qui a entraîné la rupture d'un important contrat de sous-marins militaires passé par la France avec l'Australie.

Selon cette source, l'idée suscite cependant l'hostilité des pays baltes, traditionnellement alignés sur Washington, mais aussi de l'Allemagne. « Il revient à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de décider », a souligné un autre diplomate européen.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre délégué français au Commerce extérieur Franck Riester, qui avait prévu de se rendre à Pittsburgh comme observateur, a indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise quant à une confirmation ou une annulation.

Leaderhip traditionnel de la France

Ce nouveau conseil « est une manière d'arrimer plus étroitement la relations USA-UE dans l'Asie-Pacifique, et de parler de certaines des inquiétudes commerciales que nous avons tous sur la manière dont la Chine gère ses affaires », a plaidé la responsable américaine à New York, sous couvert de l'anonymat.

« Donc je dirais que pour les pays de l'UE qui veulent être plus impliqués dans notre stratégie pour l'Asie-Pacifique, tenir le TTC est essentiel », a-t-elle ajouté, saluant le "leadership traditionnel de la France" dans cette région.

Les ministres des Affaires étrangères des Vingt Sept, réunis à New York en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, « ont exprimé clairement leur solidarité à l'égard de la France », a déclaré lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (photo), ce dont Paris s'est félicité mardi par la voix du secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune.

Pour marquer sa colère, la France a déjà rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis, un acte sans précédent vis-à-vis de cet allié historique, et son représentant en Australie, le pays à l'origine de la crise.

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