Dans cette campagne, on sent encore les remugles d'un sexisme banalisé dans la publicité des décennies précédentes. À l'orée des années 2000, cette campagne d'affichage pour la crème fraîche Babette fait s'étrangler les passantes. Une femme sans tête en tablier y déclare avec le plus grand calme sur un 4x3 : «Babette, je la lie, je la fouette, et parfois, elle passe à la casserole». Classieux. Avec son agence D'Arcy, l'annonceur n'a pas lésiné avec cette campagne affichée sur 5000 panneaux. La Coordination française pour la marche mondiale des femmes, qui fédère de nombreuses associations ou organisations politiques et syndicales, s'émeut auprès de l'AFP, le scandale fait boule de neige dans les médias. «La création a été testée par des femmes et il n'y a eu aucun problème, se défend-on chez D'Arcy. En tout cas, il n'y avait de notre part aucune arrière-pensée.» Aujourd'hui, on y réfléchirait plus qu'à deux fois... En fait, on n'y réfléchirait même pas !
