Cocorico ? Oui. Mais une levée de fonds «qui un goût amer pour toute l'équipe», a indiqué Back Market, spécialiste français du téléphone reconditionné dans un communiqué, dénonçant l'intention du gouvernement d'instaurer une redevance pour copie privée sur les produits reconditionnés.
Après cette levée de fonds de 276 millions d'euros, «la valorisation de Back Market est supérieure à un milliard de dollars», a déclaré à l'AFP une porte-parole du groupe, sans préciser le montant exact: «on n'a pas trop envie de faire la fête», a-t-elle justifié.
Le projet de taxer les téléphones reconditionnés en leur appliquant «une redevance copie privée», porté par le ministère de la Culture, ferait «augmenter le prix de vente des téléphones reconditionnés de plus de 10%», avait dénoncé en février le SIRRMIET, syndicat professionnel du secteur.
«Condamner cette filière française du reconditionnement, c'est aussi attaquer frontalement le pouvoir d'achat des Français, au moment où il n'a jamais été aussi faible. Aujourd'hui à titre d'exemple, 40% des clients de Back Market sont dans des situations précaires», selon le communiqué de l'entreprise.
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"Cette levée est évidemment une excellente nouvelle pour Back Market - et particulièrement pour son développement international", s'est félicité Thibaud Hug de Larauze, cofondateur et CEO de Back Market, cité dans le communiqué. Fondée en 2014, la start-up française compte 480 salariés répartis entre Paris, Bordeaux, New York et Berlin. L'entreprise est présente dans 13 pays dont la France, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon. Back Market avait levé 110 millions d'euros il y a un an, après une précédente opération de 41 millions d'euros en 2018, pour poursuivre son expansion internationale. "Nous sommes une entreprise française et le succès de Back Market s'est construit en France, avec ces reconditionneurs français aujourd'hui menacés. Il est donc difficile pour nous de sabrer le champagne tant que l'on n'aura pas obtenu des engagements du gouvernement pour sécuriser (leur) modèle économique", a ajouté Thibaud Hug de Larauze.