Repoussé deux fois, le festival Series Mania aura bien lieu à la rentrée 2021 en version hybride. Le studio digital FCinq du groupe Australie.Gad avait gagné l’année dernière l’appel d’offres pour la refonte de son site. Mais l’événement international lillois a dû être digitalisé en urgence. « Cela nous a servi de crash test, raconte Josué Pichot, directeur de création et cofondateur de FCinq. Nous avons été reconduits cette année mais plutôt que de digitaliser l’évenement, nous événementialisons le digital. » Une autre philosophie, avec davantage de temps pour poser les choses.
Cette année, le festoche des binge-watchers devrait avoir lieu en physique à Lille, dans la région des Hauts-de-France, et sur le net. Plus gros rassemblement de professionnels de la série, Series Mania accueille 70 000 personnes dont 3 000 pros (diffuseurs, producteurs, réalisateurs...). « Nous devons recréer ce qui fait qu’ils échangent pendant le festival. Non pas créer de nouveaux usages, mais s’insérer dans l’existant pour fluidifier les choses. » Pas de gadgets superflus, mais un catalogue clair pour ne rien rater des projets, des sorties, des conférences, des masterclass... FCinq recrée le parcours des visiteurs. « Nous nous rapprochons presque de la plateforme de streaming, mais avec un travail de réflexion pour que chacun s’y retrouve efficacement et avec une approche servicielle. »
Derrière le travail de sélection des équipes du festival, il faut gérer aussi les droits sur le numérique. « Nous limitons par exemple certaines projections sur le site, pour respecter des jauges de salles », détaille Josué Pichot. Il faut valoriser la profondeur d’offre du festival, sans se limiter aux blockbusters, que le grand public, tout de même, veut voir. Un travail de design numérique complexe, surtout face à la diversité des cibles. Mais qui permet de rentrer dans le cœur des nouvelles questions événementielles…