Immobilier
Comment Foncia, administrateur de biens immobiliers, gère-t-il la crise, qui l'a obligé à fermer ses agences, arrêter les visites, adapter ses pratiques ? Frédéric Fougerat, directeur communication, marketing et expérience client du groupe, explique la stratégie mise en oeuvre.

« La gestion de la crise s’est déroulée en plusieurs moments. Le 15 mars, Philippe Salle, président du groupe Foncia, prend la décision de fermer nos 500 agences dès le 16 mars. Puis c’est la mise en place du télétravail, pour plus de 80 % des 10 000 personnes du groupe, certains devant se rendre sur leur lieu de travail, sachant que pour le traitement des chèques de loyers ou des charges de copropriété par exemple, tout n’est pas passé en ligne.

A lire aussi : « Il faut faire preuve d’inventivité pour répondre aux clients »

Autre moment : le fait d’adresser des consignes d’hygiène et de sécurité à l’ensemble des personnels gardiens et gardiennes d’immeubles. Par exemple, nous leur demandons de continuer à assurer le quotidien mais de ne plus rentrer chez les particuliers. Nos clients [propriétaires, bailleurs, locataires] ont besoin de proximité et d’être rassurés, par exemple sur la collecte des ordures ménagères.

Nos agences fermées, nous allons chercher une proximité avec nos clients. Nous adressons une newsletter hebdomadaire différente à nos trois typologies de clients afin de partager des informations pratiques, réglementaires, légales, avec un lien vers une FAQ [foire aux questions] mis à jour en permanence. Cette initiative a créé un besoin. Nous doublons notre taux d’ouverture à 60 % en moyenne contre 30 % habituellement et enregistrons un taux de désengagement quasi nul. Cette newsletter va certainement durer.

Depuis un peu plus d’une semaine, nous avons entamé le plan de déconfinement, qui sera probablement plus lourd à gérer [que le confinement]. La mise en place du télétravail s’est faite immédiatement et facilement car Philippe Salle a lancé fin 2017 un grand plan de digitalisation du groupe et tous les outils étaient en place. Du jour au lendemain, nous avons changé notre fonctionnement mais l’activité a pu continuer. Pour le déconfinement, il faut repenser chaque action, chaque contact, avec le public, les collaborateurs. Il faut prévoir tous les parcours, jusqu’à donner des instructions pour la montée et la descente dans les ascenseurs. Nous sommes en train d’être livrés en outils de protection (gels hydroalcooliques…) qui seront imposés dans les agences et les bureaux. Le télétravail va se poursuivre en partie. Les agences vont rouvrir à partir du 11 mai dans un mode allégé, peut-être avec un temps de présence aménagé.

Sur notre marché de l’immobilier, il y a des temps forts mais pas de repos. Nous allons entrer dans la pleine période de la location avant les grandes vacances, souvent liée aux temps scolaires. Cela va être très puissant. Par ailleurs, il n’est pas improbable que la période de confinement donne envie aux Français de changer d’air. Du côté des copropriétés, les assemblées générales ont été suspendues, les dates de tenue obligatoire reportées. Pour Foncia, l’impact de la crise sera faible ou inexistant car cela touchera uniquement les transactions, une petite activité chez nous, qui va un peu souffrir de ce temps de pause.

Durant cette période, la communication interne a évolué. Si chaque patron d’équipe doit gérer ses troupes, le président du groupe s’adresse chaque semaine à l’ensemble des collaborateurs pour partager des informations et sa vision pour l’après-confinement. Une newsletter part tous les vendredis. D’habitude, il ne s’exprime que quelques fois dans l’année, sur des sujets importants. »

A lire aussi : Comment les dirigeants font face au coronavirus

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.