Rappelez-vous du «lapin intelligent» Nabaztag, joujou préféré des geeks en 2005, capable de lire à voix haute les e-mails, donner la météo... Un des premiers «objets communicants», connecté au Wi-Fi. Les objets connectés pourraient bientôt entrer dans notre quotidien. La start-up toulousaine Sigfox a donné le coup d'envoi, la semaine dernière, de son réseau Internet bas débit, assorti d'une technologie maison protégée par une douzaine de brevets. Un réseau très bas débit qui permet de connecter des objets non reliés au courant, avec une microbatterie que l'on change tous les dix à vingt ans. «Ce réseau dédié aux objets consomme 1 000 fois moins qu'un réseau GSM, émet un très faible rayonnement, et permet de rendre tout objet “connecté” en y apposant un de nos modems», résume Ludovic Le Moan, fondateur de Sigfox.
La start-up déploie déjà son réseau: il couvre sept villes, dont Paris, Bordeaux et Toulouse, et devrait être étendu à l'ensemble du territoire d'ici la fin de l'année, avec 1 000 antennes, puis en Allemagne, Grande-Bretagne et Espagne en 2013. Pas besoin d'une licence délivrée par l'Autorité des télécommunications (Arcep), puisqu'il ne mobilise qu'une centaine de hertz sur la fréquence 868 mégahertz.
Il pourra ainsi faire «parler» un capteur d'incendie si l'alarme se déclenche, la voiture qui vous guide vers elle dans le parking, le bracelet Alzheimer pour retrouver une personne âgée, ou encore un compteur électrique pour voir sa consommation d'électricité en direct... «Vous pourrez recevoir l'information en temps réel, sur votre fil Twitter ou par SMS sur votre mobile. A terme, pour 10 euros par an versés à Sigfox ou à un opérateur partenaire, vous pourrez connecter tout votre environnement», prédit Ludovic Le Moan.
Ce système suscite l'intérêt des groupes industriels: une dizaine auraient déjà signé un partenariat. Dont Clear Channel France, qui va équiper son parc de 12 000 mobiliers déroulants d'un serveur ad hoc Sigfox d'ici le 1er janvier 2013, puis au niveau mondial. Cela lui permettra de surveiller, à distance et en temps réel, les mobiliers qui tombent en panne. Mieux, à partir de 2013, Clear Channel prévoit d'adapter ce système «pour pouvoir gérer à distance des campagnes publicitaires, et les modifier à la dernière minute à la demande des annonceurs, par exemple en cas de changement de météo», explique Pierre-Alexandre Cabasse, directeur des opérations chez Clear Channel France. Des perspectives prometteuses...