Un appareil hybride, lointain descendant du bon vieux Palm Pilot. Son arrivée au Mobile World Congress de Barcelone, qui s'est tenu du 27 février eu 1er mars, n'est pas passée inaperçue. Un peu plus grand qu'un smartphone, plus petit qu'une tablette tactile, il a déjà son petit nom chez les initiés: la «phablette» (ou «tablette phone»). Un grand classique marketing: rien de tel que de créer un nouveau segment de marché pour convertir des clients potentiels.
C'est Samsung qui a dégainé le premier, avec son Galaxy Note lancé fin 2011. Suivi cette année donc par LG avec l'Optimus Vu, Panasonic (qui se lance ainsi sur le marché mobile en Europe) avec Eluga, ou encore Asus, remarqué avec son Padfone, une tablette dans laquelle s'enclenche un mobile, les deux produits partageant la même carte SIM.
Preuve que «les frontières entre smartphones, ordinateurs portables et tablettes sont en train de s'effacer», a affirmé lors d'une conférence de presse le président d'Asus, Jonney Shih.
Si la «phablette» a les mêmes fonctionnalités qu'une tablette classique (surfer sur Internet, visionner des vidéos...), «grâce à sa taille, elle est plus adaptée à des usages nomades que les tablettes, on la glisse facilement dans une poche», précise Sébastien Girard, directeur marketing de la division mobile de LG France.
Surtout, elle réhabilite le stylet, ce qui en fait un calepin numérique où l'on peut «écrire à la main, créer et annoter des photos et vidéos personnalisées, pour en faire des sortes de cartes postales à envoyer», poursuit Sébastien Girard.
Car l'innovation de rupture réside sans doute dans cette possibilité d'y prendre des notes à la main, griffonner et dessiner. Ce que Samsung mettait déjà en scène dans les campagnes publicitaires pour la Samsung Galaxy Note.
«Les constructeurs ont greffé au stylet plusieurs fonctions malignes: chez Samsung, la conversion automatiquement au format Word des notes griffonnées à la main, ou des camemberts de statistiques tracés grossièrement en camemberts propres. Le stylet comporte aussi une fonction gomme. Sur le Padfone d'Asus, le transmetteur Bluetooth permet de prendre les appels depuis son stylet», décrypte Leslie Griffe de Malval, analyste gérant chez IT Asset Management.
La «phablette» permet aussi de téléphoner et comporte un emplacement pour une carte SIM, contrairement à la plupart des tablettes tactiles. De quoi séduire les opérateurs télécoms, «qui la subventionneront plus facilement que les tablettes dotées de la seule fonction 3G», ajoute Leslie Griffe de Malval. Ce qui en fera mécaniquement baisser le prix, actuellement en moyenne de 400 euros hors subvention des opérateurs.
