Buzz
Le studio américain a décidé d'utiliser tous les ressorts de la Toile pour propulser ses films à petits budgets. Et rafler la mise.

Le 8 février, des blogueurs et d'autres internautes ayant remporté des concours sur le Web assistaient au lancement presse de Devil Inside, un film d'exorcisme acheté par Paramount et projeté dans la chapelle des Petits Augustins à Paris. Filmé en caméra subjective (comme le Projet Blair Witch), ce film à petit budget est la deuxième production de Paramount Insurge, une division créée en 2010 à la suite du succès de Paranormal Activity, un film d'horreur ayant coûté 15 000 dollars, distribué par Paramount et soutenu aux Etats-Unis par une campagne de communication atypique.

«Paramount avait commencé par cibler les villes étudiantes, raconte Frédéric Moget, le directeur général de Paramount France. Le film n'était pas censé sortir au niveau national. Les villes qui voulaient le projeter devaient recueillir suffisamment de fans sur Facebook.» Le buzz prend, Paranormal Activity finit par sortir au niveau mondial et récolte 107 millions de dollars pour les seuls États-Unis. Bingo.

Le studio décide alors de développer cette activité: sortir des films peu chers à produire, qui font leur promotion a minima et rapportent gros. Premier écueil: trouver ces perles. «Il fallait être plus réactif, moins bureaucratique, souligne Frédéric Moget. N'importe quelle personne devait pouvoir nous soumettre un projet, une idée, même celle qui pensait impossible de nous atteindre. On a donc créé Paramount Insurge, une structure très légère.» La division fonctionne avec peu de gens (deux ou trois permanents). «Tous les employés peuvent donner des idées, affirme Frédéric Moget. Qu'ils soient assistants, chefs de produits, juniors...»

 

Faire le buzz

Devil Inside, racheté au producteur Lorenzo Di Bonaventura pour 1 million d'euros, a récolté 53 millions de dollars aux États-Unis. En France, le film devrait sortir le 22 février. Après l'avant-première dans la chapelle, son nombre de fans sur Facebook a triplé. Le film a toutes les chances de réussir le buzz, selon Frédéric Moget: «Pour que cela marche, il faut cibler une communauté. L'exorcisme vise les gens qui ont une culture religieuse, catholique surtout. Aux Etats-Unis, les communautés mexicano-américaines ont surperformé.Et le film plaît, parce que la caméra à l'épaule, les acteurs inconnus, cela fonctionne pour l'horreur.»

«Pour d'autres genres, on ne sait pas», ajoute-t-il. Paramount Insurge fait donc des tests. Au menu du dernier brainstorming: réaliser un film à partir d'une vidéo de Youtube d'un homme qui fait parler son chien («ultimate dog tease»).

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