marketing sportif
Zahia, l'Afrique du Sud, les quotas… Le football français s’empêtre dans les affaires au risque de dévaluer son image auprès des annonceurs.

Même pas peur. Les dirigeants du football français ne craignent pas une baisse de leurs revenus. Pourtant, depuis un an, les affaires se succèdent: il y a eu l'escort-girl Zahia, la grève lors de la Coupe du monde, puis les quotas dans les sélections nationales. L'image de l'institution s'égratigne toujours un peu plus. Pour autant, la Ligue de football professionnel (LFP) peut espérer, au pire, une stabilité de ses droits TV, dont elle vient de lancer un appel d'offres pour la période 2012-2016.

 

«J'ai du mal à ce que l'on mélange l'éthique, la morale et l'argent, estime Frédéric Thiriez, président de la LFP. Depuis ce qui s'est passé en Afrique du Sud, je me bats pour redresser l'image du foot français. Mais les affaires économiques n'ont rien à voir avec cela. L'écume des choses ne résiste pas aux visions à long terme.»

 

Les clubs et les joueurs pourraient trinquer

Le foot reste encore un pilier fondamental pour la télévision et surtout Canal+, unique candidat pour la Ligue 1. Même si, en interne, on avoue qu'au cours de l'été 2010 qui a suivi la Coupe du monde, le recrutement d'abonnés n'a pas été bon. Cela dit, la Fédération française de football (FFF) a bouclé son programme marketing en juin 2010... pour les quatre prochaines années.

 

«La FFF a très bien travaillé, mais elle a également asséché le marché, affirme Gilles Dumas, directeur de Sportlab. Le football a une mauvaise image auprès des annonceurs et la reprise du championnat va être difficile pour les clubs. On va sans doute assister à une baisse des coûts de partenariats.» Si les instances sportives s'en sortent bien, c'est la base qui pourrait trinquer, autrement dit les clubs et les joueurs.


«Le football attire toujours mais d'une autre manière . Les annonceurs veulent des garde-fous et des joueurs moins bling-bling», assure Frank Hocquemiller, directeur de VIP Consulting qui cite en exemple Kevin Gameiro, l'attaquant du FC Lorient, nouvelle icône de Domino's Pizza. Un footballeur moins exubérant et plus rassurant pour une marque que les stars du ballon rond, d'ailleurs beaucoup plus chères. Les temps changent.


(encadré)
Ligue 1, au moins 600 millions en droits TV
Lancé vendredi 13 mai, l'appel d'offres pour les droits TV de Ligue 1, sur la période 2012-2016, est composé de neuf lots: six comprennent la diffusion en direct de matchs étalés entre le vendredi soir et le dimanche, les trois derniers concernent les droits Internet, ceux de mobile de direct et de magazine. Révélés par la LFP, les prix de réserve des six premiers lots atteignent 600 millions d'euros. Les droits TV rapportent aujourd'hui 668 millions d'euros par an. Attribution les lots le 24 juin.

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