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Courtisé par d’autres villes d’Île-de-France, le tournoi de tennis restera porte d’Auteuil à Paris. Une nouvelle qui rassure les sponsors.

Les partenaires de Roland-Garros ont poussé un grand soupir de soulagement dimanche 13 février, quand, à l'heure du déjeuner, Jean Gachassin, président de la Fédération française de tennis (FFT), a annoncé que les Internationaux de France restaient à Paris. Pour BNP Paribas, Peugeot ou Lacoste, un déménagement du tournoi à Versailles, Marne-la-Vallée ou Gonesse, les trois autres sites envisagés, n'aurait pas été une bonne nouvelle.

«C'est l'aura de Paris et l'histoire du site qui ont construit la légende du tournoi et lui permettent aujourd'hui de rayonner dans le monde, estime Antoine Sire, directeur de la communication de BNP Paribas. Nous sommes satisfaits de ce choix. Notre attention pour ce projet a dépassé de loin l'intérêt du sponsor que nous sommes. Nous sommes aussi impliqués dans le succès de Roland-Garros.» Comme la plupart des sponsors du tournoi, l'établissement bancaire estime que le tournoi expatrié des terres parisiennes de la porte d'Auteuil, même à Versailles, aurait perdu de sa splendeur et de sa magie, donc de son intérêt… et de son audience.

Autre point sensible: les VIP. Porte d'Auteuil, les tables du «village» ou les sièges des loges sont facilement accessibles. Partis à midi du bureau, les invités peuvent y revenir en début d'après-midi. Ce n'était pas le cas ailleurs. Dans ce contexte, BNP Paribas, qui accueille près de 10 000 personnes durant la quinzaine, aurait revu sa stratégie de relations publiques. «Le profil des invités aurait évolué avec moins de Parisiens et sans doute plus d'étrangers, relativise un professionnel de l'hospitalité. Et, à Gonesse comme à Versailles, les entreprises environnantes auraient regardé la chose de plus près.»

«Nous avons été interrogés par la fédération, confie Christophe Chenut, président de Lacoste. Pour nous, le tournoi devait rester à Paris. Afin de continuer à y accueillir nos invités, mais aussi pour le prestige du site, car le stade de Roland-Garros est intimement lié à Lacoste et aux Mousquetaires.» Des discours entendus à la FFT… tout comme ceux des autres lobbies. «Les partenaires sont importants pour le chiffre d'affaires, on a tenu compte de leurs avis, mais c'est l'intérêt du tournoi qui a été décisif pour le choix final», insiste Jean Gachassin.

Toutefois, le président de la FFT garde un œil sur le développement économique de Roland-Garros. En 2010, le tournoi a généré un chiffre d'affaires de 135,5 millions d'euros. Si les droits TV – de 47,5 millions d'euros (33,5%) – risquent de stagner à l'avenir, ce n'est pas le cas des relations publiques (20,8%), des partenariats (20,6%) et de la billetterie (18,7%). Un stade moderne permettra, dès 2016, de porter la fréquentation de 460 000 à plus de 600 000 spectateurs et d'augmenter les tarifs des prestations pour les sponsors et les VIP. Un service gagnant en perspective.

 

 

 

Roland-Garros made in Paris
En choisissant de rester à Paris, la FFT a fait le choix de l'économie. Le projet retenu, dont les points principaux sont l'agrandissement de 8,5 à 14 hectares du site actuel, la construction d'un court de 5 000 places et la couverture du court central, s'élève à 273 millions d'euros, contre 500 millions pour une délocalisation. La Fédération a aussi choisi de capitaliser sur la marque Paris, au risque d'avoir à se poser à nouveau la question d'un agrandissement de Roland-Garros dans vingt ou trente ans.

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