Coup de projecteur sur l'un des acteurs de la publicité, la musique qui arrive trop souvent en fin de « brief ». Chaque semaine une agence de marketing musical ou de publicité vient défendre un nouvel univers artistique en expliquant comment l'associer à une marque. Cette semaine, DDB Entertainment présente Ratatat.
Il y a encore 15 ans, on trouvait une pop dégueulante de vulgarité, le rock et ses variantes, la funk/soul, la house/dance, le hip hop au sommet de sa noblesse artistique et d'obscures sous-genres comme la trip hop, l'acid jazz, la drum'n'bass et autres two steps anglaises qui nous faisaient danser une saison avant de céder leur place.
En 2011, les DJ électro sont les nouvelles rockstars, le vrai rock'n'roll n'est joué que par des adolescents ou lescentes, le rap est devenu la pop et la pop est devenue pointue et branchée (comme Zero 7, Sia ou les Ting Tings).
Ce qui a aussi changé, ce sont les acteurs de ce paysage. Contrairement à ce que l'on pense, les Daft Punk, Justice et autres icônes électro sont de vrais musiciens touche à tout à la culture abyssale. Et, de même, les nouveaux artistes pop ont été élevés aux grains d'une musique électronique aux arrangements et à la construction sophistiqués. Ils sont un peu devenus des DJ live en intégrant les techniques de cut et de mix mais avec leurs instruments de musique plutôt qu'avec des platines.
Ratatat est l'un de ces nouveaux groupes de "pop" pas vraiment pop. Composé de Mike Stroud, guitariste et d'Evan Mast, producteur à tendance hip hop, le groupe vient de sortir son quatrième album et c'est un régal. J'ai toujours été sceptique quant aux fusions de genres musicaux. Ils donnent souvent un résultat dilué et sans âme, comme si on perdait en route le caractère spécifique de chaque genre...
Ratatat et d'autres de la nouvelle génération parviennent à faire l'inverse, parvenant un résultat qui serait un peu le meilleur de chaque genre. Les titres exclusivement instrumentaux de Ratatat sont mélodieux, faciles à écouter comme des tubes mais avec des rythmiques puissantes et une précision de production envoûtante... En somme, la bande-son idéale des marques audacieuses.
Tashi Bharucha, directeur de création Designless et DDB Entertainment.
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