Les métiers de la communication et du marketing connaissent leur lot de transformations. Tous poursuivent leur mue digitale. Et quelques nouveaux métiers font leur apparition dans la RSE. Un article également disponible en version audio.
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En février 2023, l’agence BCW France (WPP) a accueilli sa première « head of impact, transformation & sustainability » en la personne de Chloé Vasseur. Cette nouvelle directrice générale adjointe, diplômée de Sciences Po Paris en affaires publiques et de l’ESCP Business School, a passé dix ans chez Edelman avant de se former, en 2022, aux fondamentaux de l’entreprise durable avec CentraleSupélec et de suivre, en parallèle, les mooc de la Fondation Ellen MacArthur sur l’économie circulaire.
En interne et auprès des clients de l’agence, Chloé Vasseur porte les sujets climatiques, environnementaux et sociétaux. Ses missions consistent en « l’analyse des trajectoires d’impact » des entreprises, explique-t-elle, avec une anticipation des risques. Elle assure une bonne compréhension du contexte, notamment réglementaire, conseille les clients sur leur transformation et sur l’engagement de leurs publics.
Si les grands groupes recrutent ce type de profil, les intitulés de postes qui émanent directement des politiques RSE sont encore rares. « On a beaucoup parlé des chief happiness officers alors que très peu de postes ont été créés en ce sens. Il s’agit plutôt de missions autour de la qualité de vie au travail, qui s’ajoutent à des fonctions en communication interne ou en RH », rappelle Claire Romanet, fondatrice du cabinet de recrutement Elaee. Ainsi, plus que de nouveaux métiers, ce sont surtout des métiers existants qui se transforment.
Bagage numérique
« Des experts en stratégie se forment sur les aspects techniques du développement durable, des concepteurs-rédacteurs se spécialisent en SEO, en CRM ou en rédaction pour des chatbots », énumère Séverine Bavon, cofondatrice de la plateforme de freelancing Acracy. Dans un livre blanc publié en 2022, l’Observatoire des métiers du futur note d’ailleurs que les « métiers et compétences évoluent plus rapidement que jamais » avec la technologie.
Pour Raphaël Fétique, directeur associé du cabinet de conseil Converteo, tout bon professionnel du marketing ou de la communication doit avoir un bagage numérique. « Je pense aux professionnels de l’achat média, ils doivent savoir gérer des protocoles de test, comprendre les sous-jacents technologiques qu’ils utilisent », expose-t-il. Côté Web3, Séverine Bavon note que des graphistes sont aujourd’hui en mesure de créer des NFT.
« Il faut accepter d’apprendre tout le temps. Si je ne m’intéresse pas, si je n’essaye pas des outils, je vais me retrouver exclu ou en sous-performance », ajoute Raphaël Fétique, qui prend en exemple le projet Magi de Google, un nouveau moteur de recherche boosté à l’intelligence artificielle qui fera bientôt son apparition, ou encore les règles sur le consentement qui demandent aux professionnels de la data d’être vigilants.
Avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle, la veille est primordiale. L’ensemble des professionnels auront certainement besoin de se former à de nouveaux outils. De nouveaux métiers font déjà leur apparition, à l’instar de « prompt engineer ». D’après une étude de Dell et de l’Institut pour le futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore.