Pour chaque question sur laquelle il est attendu, Gabriel Attal veut donner le sentiment qu’il est dans l’action immédiate. Mais à beaucoup s’exposer sur le terrain, le Premier ministre risque de voir revenir vers lui comme un boomerang son mantra...
L’image était presque trop belle. Sitôt présenté son plan de soutien aux agriculteurs, vendredi 26 janvier, Gabriel Attal a pris le risque d’aller dans une ferme de Haute-Garonne pour tenter de désamorcer la colère du monde paysan. Bien reçu par Jérôme Bayle, l’une des figures de la fronde, le Premier ministre a même accepté d’écouter au milieu des agriculteurs le discours juché sur un promontoire du leader paysan. Puis, ses notes sur une botte de foin, il a égrainé ses mesures censées alléger le fardeau des éleveurs et cultivateurs. Com très maîtrisée, bien sûr, et doublement performative. L’une, à l’adresse du monde agricole, l’idée qu’il sera dans le faire en ne refusant pas le contact et en supprimant dix normes pour les agriculteurs. L’autre, vis-à-vis des Français, le signal qu’il ne sera pas que le bon élève bûchant son discours de politique générale. Pour chaque question sur laquelle il est attendu, que ce soit l’agriculture, la santé, l’éducation ou le logement, Gabriel Attal veut donner le sentiment qu’il est dans l’action immédiate. Ses déplacements n’en attestent-ils pas ? « Déverrouiller, désmicardiser, débureaucratiser » lance-t-il ensuite devant le Parlement. À beaucoup s’exposer sur le terrain, alors même qu’un blocus des agriculteurs menace Paris, le Premier ministre risque cependant de voir revenir vers lui comme un boomerang son autre mantra : « Des résultats, des résultats, des résultats ».