Plus de 60 jeunes pousses technologiques françaises se sont engagées à augmenter le nombre de femmes siégeant au sein de leur conseil d'administration, encore très masculins, selon un communiqué publié mardi 31 mai.
Le « Pacte Parité », initié début 2022 par la mission French Tech rattachée à Bercy, a été rejoint par 69 start-up, dont un peu plus de la moitié du label Next40 qui regroupe les 40 jeunes entreprises jugées les plus prometteuses. Les signataires, dont les licornes Blablacar (covoiturage), Contentsquare (analyse de données), Doctolib ou Mirakl (places de marché), s'engagent à atteindre un seuil minimal de 20% de femmes au conseil d'administration d'ici à 2025, et à porter ce seuil à 40% en 2028. Elles devront également « former leurs managers sur les enjeux de la diversité et la lutte contre les discriminations et le harcèlement », rédiger leurs fiches de postes de façon inclusive ou encore désigner des femmes porte-parole.
« Il y seulement 7 femmes dirigeantes » dans les 120 entreprises labellisées par la mission French Tech, « et zéro dans le Next40. En tout, 14 si on prend en compte les cofondatrices », regrette auprès de l'AFP Clara Chappaz, directrice de la mission French Tech. Si quelques signataires comme Ynsect (protéines et engrais naturels) ou Alan (assurance santé) font exception en ayant nommé plusieurs administratices indépendantes, « la grande majorité des entrepreneurs » qui ont participé aux ateliers de réflexion sur la parité ont reconnu avoir un conseil d'administration exclusivement masculin, explique-t-elle.
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Le manque de représentation des femmes dans l'écosystème numérique est un constat bien connu. Il a déjà mené à plusieurs engagements du secteur notamment pour faciliter le financement des start-up fondées ou cofondées par des femmes. Cette fois, l'objectif est de copier la loi Copé-Zimmermann, qui impose depuis 2011 la présence de 40% de femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises. Mais le plafond de verre risque de subsister pour accéder aux comités de direction, concède Clara Chappaz, qui veut également « travailler le problème en amont et montrer que c'est possible pour une femme de se diriger vers les métiers de la tech ».
« On ne peut que féliciter » les entreprises qui s'engagent pour plus d'égalité, car « on ne peut pas se satisfaire d'un numérique seulement pensé et gouverné par des hommes », appuient Henri d'Agrain et Peggy Vicompte, de l'initiative Femmes@Numérique. « Mais le problème principal auquel la France est confrontée, c'est celui de l'accélération de la déféminisation des métiers techniques du numérique », avec pour conséquence « un problème de compétitivité dans ces secteurs », poursuivent-ils.
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