Disney a confié à l’AFP son projet d’adapter le jeu vidéo Tron en film pour une sortie en 2025.
« J’aime l’IA et les ordinateurs, donc ça semblait une évidence » : à la tête d’un petit studio indépendant, Mike Bithell a raconté à l’AFP comment Disney lui avait confié une nouvelle adaptation en jeu vidéo de sa saga de science-fiction « Tron », dévoilée cette semaine et qui accompagnera un film en 2025. « La franchise Tron a un aspect très, très nerd (personne passionnée de sciences et techniques, NDLR) ce qui me convenait tout à fait », sourit ce Britannique de 39 ans, rencontré en août au salon allemand du jeu vidéo Gamescom.
Sorti en 1982, « Tron », réalisé par l’Américain Steven Lisberger, raconte les aventures d’un programmeur piégé dans un univers virtuel créé par ordinateur, où se succèdent courses de motos et combats de disques. Ce long-métrage est devenu culte après coup, grâce à son ambiance rétro-futuriste et son statut de pionnier dans l’utilisation d’effets spéciaux numériques.
« C’était l’histoire de quelqu’un qui créait des jeux vidéo, ce qui, enfant, me semblait être la chose la plus cool au monde », se remémore Mike Bithell, confessant avoir loué plusieurs fois la cassette vidéo du film. Avant d’ajouter, non sans malice : « évidemment, je réalise aujourd’hui l’horrible réalité : c’est un travail de nerd ».
Expérience « complémentaire »
Une suite à ce premier film est sortie en 2010, « Tron : l’Héritage » (réalisé par l’Américain Joseph Kosinski), et un troisième épisode, « Tron : Ares », dont la réalisation a été confiée au Norvégien Joachim Rønning, est attendu en 2025. « Notre jeu se passe sur une Grille (le monde numérique dépeint dans la saga, NDLR) différente, donc nous aurons notre propre histoire », explique le directeur du jeu, qui a fondé en 2013 le studio qui porte son nom. Il promet une expérience « complémentaire » à celle du futur film, avec qui son équipe a travaillé en étroite collaboration.
La filiation semblait presque évidente pour ce créateur, qui s’est fait un nom en 2012 dans l’industrie avec le succès de « Thomas was alone », petit jeu de science-fiction bidouillé dans son coin. Celui-ci s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires et a décroché un trophée aux Bafta du jeu vidéo, récompenses britanniques du secteur. « Je pense qu’il y a clairement une connexion » entre le film de Disney et l’histoire de « Thomas was alone », qui se déroule également à l’intérieur d’un ordinateur, relève le développeur.
« Gens passionnés »
L’an dernier, Bithell Games avait effectué une première incursion dans l’univers de « Tron » avec « Tron : Identity », un petit jeu d’enquête bien loin des ambitions de ce futur « Tron : Catalyst », qui mélange action et aventure. « Ça a été notre façon d’apprendre à raconter une histoire de Tron et de travailler avec Disney », affirme Mike Bithell. Car passer des jeux indépendants à l’adaptation d’un univers d’un géant du divertissement est toujours un pari risqué - même si son studio s’était déjà chargé d’adapter sur PC et consoles la saga de films d’action « John Wick » en 2019.
« Les gens pensent souvent que, quand on travaille sur des licences, il y a beaucoup de règles à respecter et qu’on vous dit tout le temps quoi faire », explique Mike Bithell. « Pour nous, ça n’a pas du tout été le cas, ça ressemblait plutôt à une conversation entre gens passionnés ». S’il existe déjà une poignée de titres inspirés de l’univers de « Tron », c’est loin d’être l’univers de Disney qui a bénéficié le plus d’adaptations en jeu vidéo, à l’image de Star Wars et Indiana Jones. Ces deux sagas ont connu de nouvelles adaptations cette année avec « Star Wars Outlaws », sorti fin août, et « Indiana Jones et le Cercle Ancien », prévu pour le 9 décembre.