Avec l’avènement des algorithmes et des écrans, l’artificialisation de l’intelligence humaine est en marche. Et si nous faisions plutôt de l’IA une nouvelle source d’intelligence ?

L’intelligence artificielle (IA) générative n’en finit pas de mettre à mal l’intelligence humaine. Il ne se passe pas une journée sans une nouvelle alerte sur le grand remplacement de l’homme par la machine chiffré par les consultants les plus illustres en quête de nouveaux briefs de gains de productivité auprès d’entreprises à peine remises du covid. Des entreprises qui plongent dans ce nouveau vortex à investissements… dont la productivité, à démontrer, varie en fonction des sources !

« … 5 heures de travail gagnées par semaine, 30% de tâches automatisées, deux tiers des emplois exposés à l’automatisation, un quart du marché du travail actuel remplacé… » Les cols blancs sont à peine atomisés, que déjà déferle la vague suivante des robots boostés à l’IA prêts à réduire à néant le travail des cols bleus, plaçant désormais 99% de l’humanité déconstruite en situation de chimpanzés dépendants du revenu universel de base. Dépenses certaines pour gains probabilisés !

Heureusement, Elon Musk a pris les choses en main avec Neuralink qui nous transformera tous en cyborgs pour nous sauver des machines. Entre Terminator et Terminus, ce serait donc le nouveau choix de l’humanité ? Qui aurait pu croire que l’arrivée de l’IA générative dans l’actualité donnerait cours à autant de bêtise humaine ? De quoi regretter le talent des inventeurs de Pinocchio, Frankenstein et autres Matrix.

De l'ego à l'algo

Le vrai danger, ce n’est pas que la machine dépasse l’homme – c’est sa fonction par nature depuis l’âge de pierre – mais que l’homme devienne machine. L’artificialisation de l’intelligence humaine est en marche. Smartphone, réseaux sociaux et comportements de masse, nous avons passé la main à nos écrans. Nous sommes à deux doigts de la machinisation, de la pensée algorithmique. Notre ego est hacké par l’algo…

Organiser des connaissances, communiquer et parler n’est pas penser, générer n’est pas créer. Les machines sont dans notre vie mais ne sont pas vivantes. Sans question réfléchie, pas de réponse pertinente : la machine n’a ni intelligence émotionnelle, créative ou de situation.

S’ajoute à cela que la confusion est alimentée par la traduction. Pour exemple, « intelligence » se traduit par renseignement (Central Intelligence Agency-CIA, Military Intelligence section 6 pour le MI6 de James Bond) ou par connaissance (business intelligence)… Faut-il vraiment remplacer les traducteurs ?

En matière de grand remplacement, notre profession n’est pas en reste. Data 100% synthétiques qui se proposent de se substituer aux attitudes et comportements d’êtres humains, terrains téléphoniques multilingues 100% artificiels, création artificielle, média artificiel, impression artificielle, clics artificiels… Cap vers une rémunération artificielle. Après fils de pub, chimpanzés de pub ?

Alors IA pour faire des économies ou pour faire avancer nos métiers ? Sans vouloir trancher entre posthumanisme et transhumanisme, on peut commencer par se donner comme objectif d’apporter de meilleures solutions à nos clients avec l’IA.

Soyons vainqueurs plutôt que victimes. Faisons de l’IA une nouvelle source d’intelligence, au sens français du terme, et élevons la connaissance consommateur au niveau de la puissance de l’IA. Augmentons notre capacité à comprendre des individus de plus en plus complexes à saisir, à nous adapter à un contexte de plus en plus compliqué et à surmonter les difficultés qui se présentent aux marques, aux entreprises et aux institutions.

La médecine ouvre une voie avec la modélisation d’organes via la technologie des jumeaux numériques pour étudier l’évolution des pathologies, affiner les diagnostics, évaluer l’efficacité d’actions thérapeutiques et mettre au point des traitements personnalisés sans toucher l’organe réel. Alors enfantons, élevons des jumeaux numériques marketing et soignons-nous de la fièvre de l’IA, ou espérons que demain Neuralink soit remboursé par la Sécurité sociale.

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