Au premier semestre 2024, les start-up françaises ont levé 4,3 milliards d’euros. Cependant, l’incertitude politique post-électorale pourrait freiner les investissements pour le reste de l’année, selon le baromètre EY.
La French Tech est parvenue à stopper l’hémorragie du capital-risque au premier semestre 2024, les levées de fonds demeurant stables par rapport à 2023, mais la situation politique française plonge le secteur dans l’incertitude pour le reste de l’année, selon le baromètre EY.
Sur les six premiers mois de l’année, les start-up françaises ont levé 4,3 milliards d’euros à travers 413 opérations, « un montant stable en valeur et une hausse en volume de 5 % » par rapport à l’année dernière, détaille cette étude rendue publique lundi. « On sort d’un état de convalescence », a commenté à l’AFP Franck Sebag, associé du cabinet de conseil.
En 2023, le secteur a connu une chute des levées de fonds de 38 % par rapport à l’année précédente, notamment en raison de la hausse générale des taux d’intérêt.
468 millions d’euros
Mais les jeunes pousses françaises semblent s’être sorties de cette « pente descendante ». « Depuis avril, sur le deuxième trimestre, on a eu, mois après mois, des montants qui ont augmenté, à tel point que, au mois de juin 2024, on a vu un peu plus d’un milliard de levées, par rapport à 500 millions d’euros un an auparavant », a précisé Franck Sebag.
Pour lui, le secteur du logiciel a porté cette dynamique, lui-même dopé par l’accélération de tout ce qui est lié à l’intelligence artificielle générative, avec des entreprises comme Mistral AI qui a levé 468 millions d’euros ou encore H company (184 millions d’euros).
Les greentech, soit les start-up dédiées à la transition écologique, arrivent à la deuxième place du podium avec 1,1 milliard d’euros de fonds levés sur la période.
Après les élections législatives françaises, dominées par l’alliance de gauche Nouveau Front populaire mais dont n’émane aucune majorité politique, le flou plane toutefois sur les perspectives du capital-risque français pour le reste de l’année.
« Ce que n’aiment pas les investisseurs, c’est l’incertitude », a résumé Franck Sebag. « Tant que les investisseurs n’auront pas de vision claire sur les conditions dans lesquelles ils pourront continuer à travailler, ça risque de créer de la latence dans les investissements », a-t-il ajouté.
Pour l’expert, il sera dur « d’y voir clair » avant septembre. « La question, c’est de savoir quelle rentrée économique on va avoir. Est-ce que c’est une rentrée qui sera socialement chargée ou pas ? », a pointé Franck Sebag. « Chaque crise a eu un impact sur l’écosystème », a-t-il rappelé.