Meta a annoncé lundi 24 juin le lancement en France d'un nouveau programme dédié à l'intelligence artificielle en source ouverte pour les start-up européennes, qui peinent à rester compétitives, selon le géant américain.

Meta part à l'offensive dans le Vieux Continent, avec pour base avancée la France. Le géant de la tech va lancer dans l'hexagone un programme consacré à intelligence artificielle (IA) en source ouverte pour les start-up européennes - lesquelles sont à la traîne en termes de compétitivité, selon Meta. « Nous avons un vrai problème en Europe, nous sommes en train de nous faire dépasser à toute vitesse par les Etats-Unis et la Chine », a déclaré à l'AFP, Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre britannique et responsable des affaires internationales de Meta. « Pendant trop longtemps, on a pensé que le seul rôle de l'Europe était de réguler, pendant que la Chine copie et l'Amérique innove », a-t-il poursuivi. « On ne parvient pas au succès grâce à des réglementations mais grâce à l'innovation, l'entrepreneuriat et des partenariats entre les géants de la tech et des petites start-up, ce qui correspond aux ambitions de ce programme », a complété Nick Clegg.

Lancé en partenariat avec Scaleway, filiale d'Iliad dédiée à la fourniture de services d'informatique dématérialisée (cloud) et la pépite française Hugging Face, plateforme collaborative de modèles d'intelligence artificielle, ce nouveau programme accompagnera cinq start-up européennes de septembre 2024 à février 2025. Elles bénéficieront « d'un mentorat technique des chercheurs de FAIR, le laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Meta, de l'accès à la plateforme et aux outils d'Hugging Face et de la puissance de calcul de Scaleway », a précisé un communiqué.

Les chantres de l'« open source »

L'idée étant que les heureux élus, qui ont jusqu'au 16 août pour candidater et seront hébergés au campus Station F à Paris, développent leurs services basés sur les modèles d'IA en source ouverte de Meta. L'entreprise avait déjà chapeauté un programme similaire en janvier. La société de Mark Zuckerberg se fait le chantre de l'approche « open source » (accès libre au code de programmation) dans la Silicon Valley, à l'opposé de ses concurrents comme OpenAI, accusés d'être des boîtes noires. « Plus vous êtes ouverts au niveau de la technologie, plus il est facile pour chacun d'identifier les erreurs et de les corriger », a détaillé Nick Clegg. « C'est plus démocratique et cela signifie qu'une technologie n'est pas contrôlée uniquement par une poignée d'entreprises américaines », a-t-il ajouté.