L'intelligence artificielle (IA) règne en maître sur VivaTech, le plus grand salon européen sur les nouvelles technologies, qui s'ouvre ce mercredi 22 mai à Paris avec des têtes d'affiche internationales du secteur.
Pour sa 8e édition, le salon Viva Technology, aussi appelé VivaTech, organisé par Publicis et le groupe Les Echos-Le Parisien et qui se tient jusqu'à samedi 25 au parc des expositions de la Porte de Versailles, s'attend à une affluence au moins égale à 2023, soit 150 000 visiteurs, avec plus de 11 000 représentants de start-up et au moins 2 500 investisseurs. « La capitale des Lumières est en train de devenir une capitale de l'intelligence artificielle », a lancé mardi le Président français Emmanuel Macron, qui avait réuni à l'Élysée des chefs de file du secteur.
Pour faire de la France un pays qui compte dans la « bataille » de l'IA, le chef de l'État a annoncé une nouvelle série de mesures, dont 400 millions d'euros pour financer des pôles d'excellence destinés à former des spécialistes. Il ne se rendra finalement pas à cette grand-messe de la tech mercredi après-midi, en raison d'un déplacement en Nouvelle-Calédonie.
Dario Amodei, co-fondateur de l'entreprise américaine d'intelligence artificielle Anthropic, Arthur Mensch, patron et co-fondateur de la pépite française Mistral AI, ou encore Yann Le Cun, directeur du laboratoire de recherche sur l'intelligence artificielle du groupe Meta (maison mère de Facebook), sont eux attendus sur scène. L'entreprise américaine OpenAI, qui a lancé la vitrine grand public du secteur ChatGPT, est aussi présente et fera des démonstrations de sa nouvelle version à même de tenir des conversations orales fluides avec ses utilisateurs. Les visiteurs pourront aussi découvrir une prothèse de main alimentée par l'IA (Esper Bionics), une start-up qui utilise l'intelligence artificielle pour accélérer la découverte et la réutilisation de médicaments (Vitafluence) ou encore une société qui fait appel à l'IA pour identifier des fausses informations (Everdian).
Secteur en ébullition
Dans la prochaine décennie, l'intelligence artificielle pourrait faire gagner à la France « plus d'un point de croissance, soit entre 250 milliards et 430 milliards de PIB supplémentaire », a souligné mardi Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du Numérique, en s'appuyant sur un récent rapport du comité IA remis à l'Élysée. Signe de l'ébullition du secteur, une nouvelle start-up française d'intelligence artificielle générative baptisée H a été lancée mardi 21 mai avec une levée de fonds de 220 millions de dollars (203 millions d'euros) auprès de gros investisseurs dont Bernard Arnault, Xavier Niel ou Amazon.
Face à ce « tsunami d'IA », Ben Wood, directeur de recherche chez CCS Insight, recommande la prudence. « On doit parvenir à en expliquer clairement les avantages pour les consommateurs parce qu'on s'approche rapidement d'une lassitude de l'IA », souligne-t-il auprès de l'AFP. La « tech durable » est l'autre thématique phare du salon, avec des entreprises comme la start-up française Value Park, qui utilise l'eau de mer profonde pour refroidir les bâtiments, et une attention particulière sur les nouvelles mobilités, avec la présence de Tesla par exemple.
L'événement entend aussi mettre l'accent sur l'international, un aspect qui n'avait « pas été assez développé » jusque-là, selon François Bitouzet, directeur général de VivaTech. Parmi les vedettes attendues se trouvent ainsi John Kerry, ex-émissaire pour le climat du Président américain Joe Biden et ancien secrétaire d'Etat, Linda Yaccarino, directrice générale de X, ou encore la présidente de la messagerie Signal, Meredith Whittaker. Invité de dernière minute, le milliardaire américain Elon Musk, patron de SpaceX, Tesla et X, doit intervenir lors d'une séance de questions-réponses mais à distance.
Le programme comprend aussi des interventions de dirigeants français comme Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, et Christel Heydemann, à la tête d'Orange, ainsi que des figures européennes comme Thierry Breton, commissaire en charge du Numérique, et Charles Michel, président du Conseil européen. Cent-vingt pays sont représentés et 40 pavillons nationaux, avec une augmentation de 30% du nombre d'Etats européens par rapport à l'année dernière. Après la Corée du Sud et l'Inde les années précédentes, le Japon est l'invité d'honneur, avec une quarantaine de représentants de l'écosystème technologique du pays.