Sous la pression de Bruxelles, le réseau social a annoncé la suspension de cette fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite, qui récompensait les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.
TikTok a annoncé mercredi 24 avril qu’il suspendait « volontairement » la fonction de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans, accusée dans l’Union Européenne de susciter l’addiction. Deux jours plus tôt, le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, avait annoncé l’ouverture d’une enquête de Bruxelles et menacé de prononcer la suspension dès jeudi. « TikTok cherche toujours à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et d’autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu’elles ont soulevées », a déclaré le réseau social, dans un message diffusé sur X.
« Je prends note de la décision de TikTok de suspendre le "programme de récompenses" TikTokLite dans l'UE. Les procédures engagées contre TikTok concernant le risque d'addiction à la plateforme se poursuivent », a déclaré Thierry Breton, dans un communiqué.
Des pièces virtuelles, convertibles en carte-cadeau, en échange du visionnage de vidéo... TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a lancé son nouveau service controversé en France et en Espagne fin mars. En poussant à rester connecté, il pourrait renforcer dangereusement la dépendance au réseau social.
La Commission européenne, qui joue le rôle de gendarme du numérique dans l'UE, avait estimé le 22 avril que le mécanisme posait « des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs ». Or, la plateforme n'a pas communiqué à Bruxelles, avant son lancement, une évaluation des risques, conformément à ses obligations dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA). « Le DSA veille à la sécurité de notre espace en ligne », s'est félicité Thierry Breton, après l'annonce de TikTok.