Directrice générale d’Adobe France, Sophie Yannicopoulos revient sur les bénéfices pour les marques de l’outil Firefly et de son intégration dans les solutions marketing du géant américain, annoncée lors du Adobe Summit les 26 et 27 mars à Las Vegas.
Comment les professionnels du marketing en France ont-ils réagi au lancement de votre outil d’IA générative Firefly il y a un an ?
On a tout de suite vu un intérêt énorme pour la GenAI. C’était la première fois depuis longtemps que nous avions des appels entrants de la part des comités de direction de grandes entreprises du CAC 40. Nous sommes arrivés un peu après les autres, mais tout de suite, ce que les entreprises ont aimé avec notre solution, c’est son côté safe du point de vue légal. Notre solution est faite pour les entreprises et elle s’intègre à leurs outils.
Concrètement, comment les marques se servent-elles de Firefly ?
C’est encore très récent, il y a peu de cas d’usage. Le premier projet à voir le jour en Europe est celui qui a été annoncé au moment du Adobe Summit avec Henkel, présent à travers des marques comme Schwarzkopf ou Le Chat. On est sur de la création de contenus à grande échelle, pour alimenter rapidement les nombreux sites de la marque. C’est une partie qui était jusque-là sous-traitée aux agences et qui est là réinternalisée grâce à l’IA générative. D’où le besoin pour les agences de se transformer.
En quoi l’IA générative permet-elle d’aller vers une hyperpersonnalisation des contenus ?
Depuis 10 ans, avec des outils comme Adobe Sensei, nous utilisons l’IA pour faire de la microsegmentation. Aujourd’hui, grâce à l’IA générative, je peux créer un email personnalisé à partir des données de mes clients, permettant de délivrer le bon contenu au bon moment. Beaucoup d’entreprises travaillent depuis des années sur la data mais n’avaient pas la technologie leur permettant de l’exploiter pleinement pour créer des contenus ultra-personnalisés. C’est ce gap qu’on est en train de franchir aujourd’hui.
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Quelles pourraient être les applications possibles ?
Nous discutons par exemple avec Accor, qui pourrait avoir un intérêt à utiliser l’IA générative pour faire varier les photos sur sa page d’accueil en fonction de la météo, ou pour proposer beaucoup plus de photos de ses chambres sur les pages de ses hôtels. Dans l’automobile, un groupe comme Stellantis pourrait adapter le contenu de son site en fonction du profil de la personne qui se connecte – un célibataire urbain, une famille nombreuse… Ça aide la clientèle à se projeter. Au final, l’IA générative décuple notre créativité et permet d’automatiser cette personnalisation.
Comment cela sera-t-il possible dans un monde sans cookie tiers ?
Cela va nécessiter d’éduquer les consommateurs pour qu’ils comprennent l’intérêt d’un marketing personnalisé en acceptant les cookies du site qu’ils visitent. Plus la marque va me proposer du contenu personnalisé, plus ce sera intéressant d’accepter les cookies.
Que faut-il en attendre dans les prochains mois ?
Nous discutons beaucoup avec les entreprises du SBF120, principalement dans la banque-assurance, le retail, à commencer par le luxe, les produits de grande consommation et l’automobile. Dans les mois qui viennent, des projets vont voir le jour.