L'Autorité de la Concurrence inflige à Sony une amende de 13,5 millions d'euros pour abus de position dominante sur les manettes de la PS4. La sanction découle de mesures techniques déployées depuis 2015, prétendument contre la contrefaçon, affectant le bon fonctionnement des manettes tierces.

L'Autorité de la concurrence a infligé au groupe Sony une amende de 13,5 millions d'euros, pour abus de position dominante pendant 4 ans sur le marché des manettes de jeux vidéo pour sa console Playstation 4.

Saisie par Subsonic, fabricant français de manettes de jeux, l'Autorité a annoncé dans un communiqué mercredi avoir sanctionné la maison mère japonaise de Sony et trois filiales en Europe et en France, pour avoir perturbé le bon fonctionnement des manettes d'autres marques sur la PS4, lancée en France fin 2013.

D'une part, explique l'Autorité, Sony a déployé à partir de novembre 2015 des mesures techniques « prétendument pour lutter contre la contrefaçon » mais qui ont « eu pour effet d'affecter le bon fonctionnement des manettes de jeux tierces (produites par d'autres fabricants et sans licence officielle Sony), conduisant régulièrement à leur déconnexion lors des mises à jour du système d'exploitation de la console ».

De telles mesures « étaient disproportionnées, puisqu'elles affectaient indistinctement l'ensemble des manettes hors licence », qu'il s'agisse de manettes de contrefaçon ou de manettes légales, estime l'Autorité. En outre, Sony a pratiqué « une politique d'octroi de licence opaque, ayant dans un certain nombre de cas conduit à une impossibilité, pour des entreprises concurrentes souhaitant commercialiser des manettes compatibles avec la console Playstation 4, d'intégrer le programme de partenariat » officiel.

« Sony était allé plus loin que ce qui était strictement nécessaire »

« En refusant de communiquer aux fabricants qui en faisaient la demande les critères d'accès au programme, Sony a pu les appliquer de manière discrétionnaire, alors même que l'accès à ce dernier était le seul moyen d'éviter les déconnexions », précise l'Autorité de la Concurrence. « La combinaison de ces deux pratiques a significativement nuit à l'image de marque des fabricants tiers affectés, tant vis-à-vis des joueurs que vis-à-vis des distributeurs, freinant leur expansion sur le marché et conduisant à leur possible éviction », conclut-elle.

« En touchant par les contre-mesures techniques des entreprises dont elle n'avait pas pu obtenir la condamnation pour contrefaçon devant les juridictions françaises, Sony était allé plus loin que ce qui était strictement nécessaire au regard de l'objectif poursuivi, de sorte que la restriction de concurrence résultant des pratiques ne saurait être justifiée », souligne l'Autorité. C'est la première fois que l'Autorité de la concurrence, dont les durées d'instruction durent souvent plusieurs années, inflige une sanction sur le matériel des jeux vidéo. Depuis, Sony a sorti fin 2020 la PS5, ce qui a rendu la PS4 obsolète.

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