Le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, s'est exprimé mercredi 18 octobre sur les risques que font peser la désinformation en ligne concernant le conflit israélo-palestinien sur la sécurité des Européens. Il demande aux États membres de l'Union européenne de se coordonner rapidement sur le sujet. 

« La diffusion généralisée de contenus illicites et de désinformation liés à ces événements entraîne un risque clair de stigmatisation de certaines communautés, de déstabilisation de nos structures démocratiques, sans parler de l'exposition de nos enfants à des contenus violents », a mis en garde le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, dans un discours au Parlement européen à Strasbourg, mercredi 18 octobre. Les attaques terroristes perpétrées à Arras, en France, le 13 octobre, et à Bruxelles lundi, « sonnent comme un sombre rappel que la menace est réelle et présente sur notre sol », a-t-il souligné.

Thierry Breton avait averti la semaine dernière les plateformes X (ex-Twitter), Meta, TikTok et YouTube des risques liés au conflit au Proche-Orient et leur avait demandé d'agir d'urgence, notamment pour retirer des contenus dangereux, conformément aux obligations découlant de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DSA) entrée en vigueur fin août pour les plus grands acteurs du secteur. Une enquête visant le réseau social X (ex-Twitter) a même été ouverte pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » ou « discours de haine ».

Si la Commission européenne a des pouvoirs de contrôle et de sanctions pour les plus grandes plateformes en ligne, Thierry Breton a souligné les responsabilités non moins essentielles dévolues aux États membres. « Les autorités et les tribunaux nationaux jouent un rôle clé en signalant les contenus terroristes, par exemple, ou tout autre contenu illégal », a-t-il rappelé. Dans le cadre du DSA, chaque État membre doit désigner une autorité compétente, dotée d'un pouvoir d'enquête, d'ici au 17 février 2024. Ces 27 autorités coopéreront entre elles et avec l'exécutif européen. Mais, dans le contexte actuel, « nous ne pouvons pas attendre le 17 février 2024 », a estimé Thierry Breton.

La plupart des États membres n'ont pas encore procédé à ces désignations. La Commission leur a recommandé mercredi de le faire « dès maintenant », bien avant la date-limite, dans un communiqué. Bruxelles a également demandé aux Vingt-Sept de coordonner dès à présent « leur réponse aux incidents susceptibles d'accroître la diffusion et l'amplification de contenus illicites, tels que les contenus terroristes ».

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