Le propriétaire norvégien du site Leboncoin, Adevinta, a fait l’objet d’un redressement fiscal à hauteur de 39 millions d’euros, selon le média d’investigation en ligne L’Informé, le spécialiste des petites annonces contestant être assujetti à la «taxe Gafa» sur les géants du numérique entrée en vigueur en 2019.
Le média d’investigation en ligne L’Informé avait révélé le 2 octobre que l’entreprise Adevinta, propriétaire de Leboncoin, refusait de payer la taxe sur les services numériques (surnommée « taxe Gafa ») depuis son instauration en 2019, contestant, y compris en justice, y être éligible.
Contactée mardi par l’AFP, la communication de l’entreprise en France a indiqué ne pas faire de commentaire et a renvoyé vers des explications datant de fin novembre 2022 et publiées dans la documentation financière du groupe coté en Bourse en Norvège.
Procédure « incertaine »
Adevinta y indiquait avoir été notifié par le fisc français que la plupart de ses revenus en France, son principal marché, seraient assujettis à la taxe qui cible les géants du secteur, essentiellement américains. Adevinta disait avoir fait appel, mais précisait que l’issue de la procédure était « incertaine », ajoutant avoir de ce fait « provisionné au 30 septembre 2022 39 millions d’euros » pour faire face à toute éventualité.
Adevinta exploite des plateformes dans 11 pays et compte plus de 25 marques : outre Leboncoin en France, mobile.de et eBay Kleinanzeigen en Allemagne, Marktplaats aux Pays-Bas, fotocasa et InfoJobs en Espagne. En 2022, le groupe a perdu 1,75 milliard d’euros, en raison d’une dépréciation de 1,7 milliard d’euros passée au quatrième trimestre portant sur des actifs rachetés à eBay en 2021.
Fin septembre, un consortium emmené par les fonds américain Blackstone et britannique Permira a soumis une offre non contraignante pour son rachat. Adevinta a alors réagi en indiquant que « les discussions en sont à un stade précoce et il ne peut y avoir aucune certitude qu’une offre finale soit déposée ».