Meta a dévoilé des chatbots personnalisés et de nouveaux appareils de réalité augmentée et virtuelle, espérant ainsi rattraper son retard dans la dernière génération d'intelligence artificielle et relancer le métavers.
Mark Zuckerberg, le patron du groupe californien, a présenté « Meta AI » son chatbot généraliste, ainsi que « Becca, maman dévouée à son toutou » et « Max, sous-chef expérimenté », deux des 28 personnages virtuels créés pour interagir avec les utilisateurs.
Ils auront leurs propres profils sur Facebook et Instagram, devraient être dotés de voix d'ici l'année prochaine, et certains sont incarnés par des célébrités, comme Paris Hilton (« Amber, détective experte en qui a fait quoi ») ou la star de YouTube MrBeast (« Zach, le grand frère qui se moque gentiment de vous »).
C'était la première édition en personne de Connect, l'événement annuel de Meta pour les développeurs, depuis 2019, avant la pandémie.
Meta était très attendu du côté de l'IA générative, qui permet de produire toutes sortes de contenus (textes, images, sons, code...) sur simple requête en langage courant.
Le géant des réseaux sociaux n'avait jusqu'alors pas lancé de chatbot alors que ses voisins et concurrents, OpenAI, Google et Microsoft en tête, sont lancés dans une course effrénée au déploiement de cette technologie, des interfaces de conversation comme ChatGPT aux outils de création intégrés dans leurs services (recherche en ligne, courriel, bureautique, etc).
Les nouveaux chatbots de Meta « font leurs débuts. Ils sont encore très limités », a reconnu Mark Zuckerberg, précisant qu'ils n'ont pour l'instant pas accès à internet en temps réel, contrairement à « Meta AI ».
« Pour le meilleur ou pour le pire »
Meta avance prudemment dans le déploiement de l'IA générative car ces nouveaux systèmes suscitent de nombreuses inquiétudes, en termes de désinformation ou de confidentialité des données. Des problèmes que la maison mère de facebook connaît bien.
« Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons des décennies d'expérience en modération des contenus à ce stade, et des IA bien entraînées », a souligné Chris Cox, directeur des produits du groupe, à un groupe de journalistes.
L'entreprise a aussi mis en avant son programme de création automatisée d'images, Emu, qui va notamment permettre aux utilisateurs de générer facilement des images sur ses différentes plateformes et messageries.
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L'IA générative prend aussi de plus en plus de place dans le métavers, qui mélange réalités virtuelle et augmentée.
« Hey, Meta, écris-moi une légende marrante pour Instagram sur mon chat Adobo qui fait de l'exercice », a ainsi demandé Li-Chen Miller, vice-présidente de Meta, lors d'une démonstration où elle filmait son chat grâce à la caméra intégrée aux nouvelles lunettes connectées de la marque.
Les montures, réalisées avec Ray-Ban, vont être commercialisées à partir de 300 dollars cet automne.
Le groupe américain a en outre donné des précisions techniques sur le Quest 3, son nouveau casque de réalité mixte (virtuelle et augmentée) déjà présenté en juin dernier. Il va être vendu à partir 500 dollars, pour une livraison à partir du 10 octobre.
Le coût du métavers
Le Quest 3 « va avoir le meilleur rapport qualité-prix du marché pendant un bon moment », a lancé Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta, sous les rires du public à Menlo Park, le siège du groupe dans la Silicon Valley.
Les développeurs, analystes et journalistes y ont reconnu une pique contre Apple, qui a présenté en juin son premier casque de réalité mixte, baptisé « Vision Pro ». Celui-ci sera commercialisé à partir de 3.500 dollars en début d'année prochaine.
Avec ses nouveaux appareils qui permettent de réaliser des expériences virtuelles sans se couper du réel, Meta espère encourager plus de développeurs à créer des applications dans le métavers, et plus de consommateurs à découvrir ces univers parallèles.
« Nous ne sommes pas concentrés sur les revenus à ce stade », a indiqué Chris Cox. « Nous voulons surtout construire un écosystème dynamique ».
Fin 2021, pendant la pandémie, Facebook est devenu Meta dans l'idée de devenir une entreprise du métavers, décrit par Mark Zuckerberg comme l'avenir d'internet, après le web et le mobile.
Mais le groupe californien a traversé une année 2022 difficile, marquée par la première baisse de ses recettes publicitaires depuis son entrée en Bourse en 2012. Et Facebook a perdu des utilisateurs, avant d'en regagner.
L'entreprise qui n'avait jamais lancé de plan social en 20 ans d'existence a congédié plus de 20.000 personnes entre novembre et mars dernier.
Reality Labs, la branche chargée de développer les appareils et applications pour le métavers, a perdu 13,7 milliards de dollars en 2022, et Meta prévoit une addition encore salée en 2024.