Face à des ventes en recul et une forte inflation, le géant présente sa nouvelle gamme d’iPhone. Les appareils pourraient intégrer le port de chargement universel, imposé par Bruxelles.
Apple devrait présenter ce 12 septembre sa nouvelle gamme d’iPhone, avec des puces et objectifs toujours plus performants, et peut-être le port de chargement universel imposé par l’Union européenne au grand dam du géant californien. Ce n’est pas le genre d’innovations technologiques qu’Apple aime mettre en avant, mais une loi de Bruxelles impose aux fabricants d’appareils électroniques de doter tous les nouveaux smartphones, tablettes et appareils photo d’un port USB-C d’ici la fin 2024.
« D’après les rumeurs, Apple va adopter l’USB-C cette année plutôt que d’attendre l’année prochaine pour se conformer aux régulations européennes », note Avi Greengart de Techsponential. Une petite révolution pour l’écosystème de produits et services d’Apple, qui s’intègre difficilement aux autres systèmes. « Cela va agacer beaucoup d’utilisateurs d’Apple […] mais ils vont s’habituer, ils n’auront pas le choix », continue l’analyste.
Il y a deux ans, quand le texte était en discussion, le groupe américain avait tenté de s’y opposer. La marque à la pomme faisait valoir que sa technologie « Lightning » équipait plus d’un milliard d’appareils dans le monde et estimait que la nouvelle réglementation allait « étouffer l’innovation » et « nuire aux consommateurs ». Pour l’Union européenne, il s’agit au contraire de leur simplifier la vie et de réduire la quantité de déchets électroniques créés au fur et à mesure que les chargeurs deviennent obsolètes.
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L’événement marketing de mardi est baptisé « Wonderlust », un mot-valise qui combine « envie de voyager » et « émerveillement ». Pré-enregistré et diffusé en ligne, l’événement est généralement regardé en temps réel et en différé par des millions de personnes.
Après un trimestre décevant pour les ventes d’iPhone et à l’approche des fêtes de fin d’année, l’entreprise a besoin de fasciner le public. Surtout si ses produits deviennent plus onéreux, comme s’y attendent plusieurs observateurs du marché. « Apple devrait augmenter considérablement les prix des modèles "Pro" (professionnels, ndlr) », a prédit Yory Wurmser d’Insider Intelligence, « à cause des coûts de production plus élevés », entre inflation et chaîne d’approvisionnement saturées. « Il sera intéressant de voir quelles fonctionnalités vont être mises en avant et si Apple réussit à justifier des prix plus importants », a-t-il ajouté.
D’avril à juin, pour le troisième trimestre d’affilée, Apple a enregistré un repli de son chiffre d’affaires sur un an (-1,4 %), à 81,8 milliards de dollars. En cause, des ventes en recul de 2,4 % pour son produit phare, l’iPhone. Pour l’analyste Dan Ives, c’est le bon moment pour augmenter les prix de la nouvelle gamme, alors que les puces informatiques gagnent en capacité et que les batteries durent toujours plus longtemps.
Il table en outre sur des « promotions massives de la part des opérateurs américains au cours des prochains mois », qui devraient permettre d’écouler « davantage d’iPhone et d’atténuer l’impact d’une légère augmentation de prix ».
Danger en Chine
Apple dispose d’une « base installée en or », rappelle l’expert de Wedbush, évoquant la fidélité des utilisateurs des appareils de la marque. Or, précise-t-il, « nous estimons qu’environ 25 % du 1,2 milliard de personnes qui ont des iPhone n’ont pas mis à jour leur combiné depuis 4 ans ». Dan Ives n’est pas inquiet non plus au sujet des mauvaises nouvelles venues de Chine.
Des informations selon lesquelles Pékin a interdit l’usage de l’iPhone dans certaines administrations et entreprises d’État ont fait chuter le titre du groupe américain à la Bourse de New York la semaine dernière. Si elles étaient étendues, de telles mesures représenteraient un défi pour Apple, alors que la Chine est son plus gros marché à l’étranger, mais aussi pour une grande part, son principal centre de production.
Sur deux jours, l’action a perdu plus de 6 %, faisant fondre sa capitalisation boursière de plus de 200 milliards de dollars, à 2.776 milliards. « Cette interdiction de l’iPhone par le gouvernement chinois est largement exagérée », a pondéré Dan Ives. « Moins de 500 000 iPhone devraient être vendus en Chine au cours des 12 prochains mois, sur un total d’environ 45 millions ».