Intelligence artificielle, web app, bilan carbone, géolocalisation… Focus sur cinq solutions qui font avancer le monde de l’événement.
YourDay, un générateur d’application tout-en-un
C’est en voulant organiser les 10 ans de sa structure AdC – L’Agence de contenus qu’Ava Eschwège a eu une idée : pourquoi ne pas créer une plateforme qui permette en quelques étapes de générer une application d’invitation avec toutes les informations réunies au même endroit (point de rendez-vous, transport, restaurant, partage de photos, sondage, livre d’or…) ? Un outil précieux pour un séminaire d’entreprise ou un voyage de presse, par exemple. Un outil pratique aussi qui ne nécessite pas d’agence ni de développeur et qui peut être renouvelé à l’infini grâce à des formules d’abonnement. Avec son associée Julie Weiss, Ava Eschwège a lancé YourDay en juin 2023 avec de la love money et un pitch rodé : « YourDay, c’est le digital et l’innovation au service de l’art de recevoir. Notre plateforme va permettre de faire toute la différence en cette période où les entreprises veulent recréer du lien et à l’approche de grands événements sportifs mondiaux. » L’offre tombe en effet à pic dans la perspective des Jeux olympiques de Paris et alors que le secteur de l’hospitalité est en pleine effervescence. Lancée d’abord pour les entreprises, elle devrait être déclinée pour les particuliers en 2024.
Le Labo Xpérience, un tiers-lieu au Pays basque
C’est le plus low tech des concepts sélectionnés, mais il montre la capacité d’innovation des agences partout en France. Le Labo Xpérience a été fondé par trois acteurs de la communication au Pays basque, Mayoko, Bloom Stories et Redbox Communication, déjà réunis dans le collectif Le Labo. Situé sur le technopole Izarbel à Bidart, cet espace de 150 m2 se veut un lieu expérientiel et événementiel pouvant accueillir des expositions, des conférences, des réunions, du coworking. « Le 1er juin, nous avons organisé le vernissage de l’artiste Nils Inne sous la forme d’une interview sur canapé à la façon d’une émission littéraire, suivie d’un cocktail et d’une animation par un DJ. L’entretien a été filmé pour alimenter nos réseaux sociaux », explique Mathieu Rousset, fondateur de Mayoko. Des clients sont déjà demandeurs pour organiser leurs propres événements. Une initiative qui rappelle celle de Garage, lieu hybride ouvert par le groupe Becoming à Lille.
Une calculette carbone pour Paris La Défense Arena
La salle de spectacle du quartier d’affaires, propriété du groupe Ovalto, lance une plateforme permettant d’organiser son séjour au-delà de l’achat de places de concert : billets d’avion ou de train, location de voiture, taxi, hébergement… À terme, le site intégrera aussi l’offre de restauration et les commerces aux alentours. Il affiche déjà le budget en fonction des options choisies ainsi que le bilan carbone de son voyage. Le service a été développé avec la start-up Antidots. « En tant que salle située dans le premier quartier d’affaires européen, nous nous devons de proposer des innovations. La possibilité de voir en temps réel son empreinte carbone est attendue par la nouvelle génération », assure Laurent Dupont, directeur de la communication de Paris La Défense Arena. « L’expérience client est très importante pour fidéliser et nous démarquer de la concurrence. Par exemple, nous avons investi dans des portiques de sécurité qui scannent les billets et vérifient les possessions des visiteurs sans qu’ils aient besoin de vider leurs poches. Cela permet de fluidifier les accès », ajoute Mélinda Paré, directrice des hospitalités de la salle de 43 000 places.
Jam Capsule, des expositions immersives
Créée en 2018 à la Villette par l’Atelier Jam, Jam Capsule a redémarré Porte de Versailles après le covid. Cet espace pouvant accueillir jusqu’à 350 personnes permet une immersion dans des images 4K et du son haute définition, avec un écran de 25 mètres de longueur et 9 mètres de hauteur. Depuis le 21 juin, la capsule diffuse le mythique concert des Rolling Stones à Hyde Park en 2013, en partenariat avec Universal. « Nous avons utilisé l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de l’image en rajoutant des pixels, indique Philippe Ligot, concepteur et scénographe. Cela permet de redonner vie à des archives de l’INA dont la définition n’est pas d’assez bonne qualité pour être diffusée. »
Le dispositif séduit les marques. On peut citer le whisky Glenfiddich, qui a lancé une édition limitée inspirée du Japon et a organisé une soirée privée autour d’un documentaire sur le pays. Ou encore l’enseigne Sephora, qui s’est associée au film Woman, d’Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand. Plus confortable qu’un casque de réalité virtuelle, Jam Capsule est aussi plus modulable que l’Atelier des lumières par exemple, et peut être dupliquée dans une salle polyvalente pour 20 000 euros, « location, montage et démontage inclus », précise Philippe Ligot.
Native Spaces, des lieux d’exception à portée de clic
Créée par Tanya Bencheva-Vigier, une Bulgare installée en France depuis cinq ans, Native Spaces est une plateforme de location de propriétés atypiques, une sorte de « Airbnb pour les événements », résume sa fondatrice. Bateaux, rooftops, jardins, résidences secondaires inoccupées une partie de l’année, le site propose tout un panel de lieux aux particuliers comme aux professionnels, pour des budgets allant de 500 à 160 000 euros par jour. « Pendant les Cannes Lions, les Nations unies ont organisé leur Goals House, un lieu pour présenter leurs objectifs de développement durable. Elles ont choisi une de nos maisons sur les hauteurs de Cannes », se félicite Tanya Bencheva-Vigier.
Dédiée à l’origine aux événements en marge des grands rendez-vous de la Côte d’Azur – festival du film, Cannes Lions ou Mipim –, Native Spaces vient de lever 2 millions d’euros pour se développer partout en France, avec les Jeux olympiques de Paris en ligne de mire. Sa fondatrice souhaite également investir dans la technologie pour proposer une sélection pointue de prestataires géolocalisés. « J’ai été consultante à Londres sur des projets de transformation numérique. J’ai pensé qu’il y avait de la place pour une technologie qui rend le marché plus accessible, plus transparent et plus rentable pour les propriétaires », affirme l’entrepreneuse.