Après l’adoption par les députés d’une proposition de loi visant à réglementer le secteur de l’influence, le ministère de l’Économie a fait usage du « name and shame » pour la première fois en ciblant les influenceurs Illan Castronovo et Simon Castaldi.

Condamnés à afficher une publication sur leurs réseaux sociaux pendant 30 jours, en raison de leurs « pratiques commerciales trompeuses ». Voilà la sanction qui incombe à Illan Castronovo (2,2 millions d’abonnés sur Instagram) et Simon Castaldi (342 000).

Ce 1er juin, les députés ont voté à l’unanimité une proposition de loi visant à lutter contre les abus des influenceurs sur les réseaux sociaux, avant une adoption définitive probable au Sénat ce jeudi 2 juin.

Dans la foulée, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a prononcé cette sanction, connue sous le nom de « name and shame », qui permet à l’État de révéler publiquement l’identité ou les actions d’une personne (ou d’une organisation) dans le but de les dénoncer ou de les discréditer.

Cette mesure a été inscrite dans la loi pour répondre aux dérives dans le secteur de l’influence. Début mai, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait prévenu que le gouvernement n’hésiterait pas à « donner les noms des influenceurs qui n’ont pas respecté les règles ».

Pour l’heure, deux influenceurs ont été publiquement épinglés jusqu’à présent. La DGCCRF leur a infligé une « injonction administrative » pour leurs pratiques. Illan Castonovo est quant à lui visé en raison de son service de conseil en paris sportifs, qui prétend « augmenter les chances de gagner aux jeux d’argent et de hasard ». Il est également critiqué pour avoir promu « un service de reversement en argent d’une partie du solde du Compte Personnel de Formation ».

Peu de temps après la publication du message de la DGCCRF, Illan Castronovo s’est expliqué sur son compte Instagram, contestant la méthode du « name and shame ». Il affirme qu’il aurait préféré que les influenceurs soient encadrés plutôt que dénoncés. Il souligne également qu’un influenceur n’a aucun intérêt à tromper sa communauté et se défend en affirmant n’avoir personnellement commis aucune escroquerie, rappelant qu’il a arrêté les placements de produits depuis deux ans.

Simon Castaldi, de son côté, est accusé de dissimuler « l’intention commerciale de ses publications, pourtant en relation directe avec la promotion de biens ou services », ainsi que les « marques pour lesquelles il réalise ces communications ». Ces manquements sont qualifiés de « publicité cachée » par la direction. Ce dernier n’a pas pour l’heure réagi à l’injonction administrative.