L’éditeur de Photoshop et Illustrator a mis en ligne mardi 21 mars une version beta de son nouvel outil Adobe Firefly. Celui-ci permet de créer des images à partir d’une commande texte, sur le modèle de Dall-E et Midjourney.
Pas une semaine ne passe sans qu’un nouvel acteur ne fasse des annonces en matière d’IA générative, cette nouvelle génération d’intelligence artificielle qui permet de générer de nouveaux contenus, comme des images et des textes, à partir de données d’apprentissage. C’est aujourd’hui un acteur de taille qui se lance dans l’aventure, avec la mise en ligne mardi 21 mars de la version beta d’Adobe Firefly, le nouvel outil d’IA générative du géant américain Adobe, connu pour ses logiciels Photoshop, Illustrator ou encore Premiere.
« Nous considérons l’IA générative comme un copilote pour les créatifs. Ce type d’outil doit les aider à être plus productifs et plus créatifs », a souligné Alexandru Costin, vice-président d’Adobe en charge de l’IA générative et de la plateforme Sensei, lors d’un point presse en ligne. Le choix du nom de Firefly, qui veut dire luciole en français, ne dit pas autre chose.
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En octobre dernier, lors de sa grand-messe annuelle, Adobe Max, à Los Angeles, les dirigeants d’Adobe se disaient prudents au sujet de l’IA générative, alors que des plateformes comme Dall-E et Midjourney étaient déjà en plein essor. « À Adobe, nos contraintes seront toujours la légalité et l’éthique. La légalité, c’est quand une IA apprend sur une base de données, on s’assure qu’on a les droits sur ces images. L’éthique, c’est le fait que l’IA doit être le copilote des créatifs. On est là pour les aider, c’est notre différenciateur, ce n’est pas la jungle », avait alors expliqué à Stratégies Sébastien Deguy, patron d’Adobe en charge de la 3D et du métavers.
Cinq mois plus tard, Adobe saute le pas sans changer de ligne directrice pour se différencier de plateformes comme Dall-E et Midjourney, dont plusieurs ont été attaquées entre-temps pour violations du droit d’auteur. Pour créer de nouvelles images, Adobe Firefly se fonde sur sa banque d’images Adobe Stock ainsi que sur des contenus libres de droit ou tombés dans le domaine public. « C’est notre principale différence avec les autres plateformes », a insisté Alexandru Costin.
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Cela permet à l’entreprise de pouvoir garantir à ses utilisateurs des images « sûres pour un usage commercial », un autre point différenciant qui va intéresser le monde du marketing et de la communication, entre autres. Autre enjeu, la transparence. Une mention « Ce contenu a été créé par une IA » sera apposée aux images générées grâce à l’outil d’Adobe. Les utilisateurs pourront également lier un tag « Do not train » (en français, ne pas s’entraîner avec ça) à leurs images s’ils ne souhaitent pas que l’IA s’en inspire pour ses futures créations.
D’ores et déjà, le grand public et les professionnels peuvent s’inscrire sur le site Adobe Firefly pour accéder à la version beta de l’outil. En plus de la génération d’image à partir d’une commande texte (un prompt), celui-ci propose aussi la création d’effets typographiques. À terme, ces nouvelles fonctionnalités d’IA générative seront peu à peu intégrées à tous les logiciels d’Adobe, que ce soit dans la retouche photo sur Photoshop, le montage vidéo sur Premiere ou la modélisation 3D avec Substance.