Lancé il y a une semaine par la start-up OpenAI, le robot conversationnel ChatGPT fait couler beaucoup d’encre… virtuelle. Cette intelligence artificielle soi-disant capable de discuter comme un humain fascine autant qu’elle effraie, notamment les médias pour qui elle peut représenter une menace. 3 médias s’y sont frottés.
ChatGPT, c’est quoi ? Laissons la machine répondre elle-même : « Je suis un programme informatique conçu pour répondre aux questions des gens de manière précise et utile. Je suis également capable de comprendre et de parler de nombreux sujets différents. Ma principale fonction est d’aider les gens à obtenir des informations et des réponses à leurs questions. Je suis un modèle de langage entraîné par OpenAI ».
Pour rappel, OpenAI c’est cette jeune société basée à San Francisco qui s’est donné comme raison d’être de promouvoir et de développer des solutions d’intelligence artificielle pour différents secteurs. Parmi ses fondateurs, un certain Elon Musk, mais aussi Peter Thiel, AWS et Infosys. Ayant déjà secoué le milieu de l’art en septembre dernier avec son outil Dall-E, capable de générer des images sur demande, Open AI est de retour avec ChatGPT, bien décidée à disrupter de nombreux domaines, à commencer par le journalisme, mais également la programmation, l’enseignement, la relation client, la publicité, etc.
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L’intelligence artificielle pour écrire des articles de presse existait déjà, notamment en France avec la start-up Syllabs, fondée en 2006, à l’origine comme un laboratoire de recherche privé spécialisé en sémantique, puis qui s’est développée autour d’un ensemble technologique complet alliant web mining, text mining et rédaction génération automatique de texte. Mais selon Claude de Loupy, dirigeant de Syllabs, cité par Libération, « ChatGPT a atteint un palier supplémentaire. C’est vraiment bluffant ».
Jusqu’alors, les « robots journalistes » étaient surtout utilisés pour la rédaction de textes courts, brèves, résultats sportifs, financiers ou électoraux. La promesse de ChatGPT est d’être capable de vraiment composer des textes. Les internautes se sont vite emparés de la solution, puis les médias l’ont également testée. Voici trois expériences plus ou moins réussies de médias français :
Le journal Les Echos a testé ChatGPT sur différents sujets d’économie. Il apparaît que si le style est plutôt bien abouti, singeant presque parfaitement celui d’un journaliste, en revanche sur la véracité des informations, l’IA a commis plusieurs impairs : fausses informations ou informations datées. Voir le test des Echos
De son côté Libération a soumis ChatGPT à une interview question-réponse. Un exercice qui permet d’en savoir un peu plus sur cette intelligence artificielle. Par exemple, à la question : « Comment fais-tu pour savoir si une information est vraie ? Tu la recherches sur Internet ? », Chat GPT répond : « Je suis désolé, mais je ne suis pas en mesure de naviguer sur Internet pour vérifier les informations que je fournis. Toutes les réponses que je fournis sont basées uniquement sur les informations que j’ai apprises lors de ma formation ». Lire l’interview de Libération
Citons encore le média tech Presse Citron, qui a fait écrire à ChatGPT un article sur… ChatGPT : « On a essayé ChatGPT, l’IA qui veut remplacer les journalistes ». Dans le cadre de cette expérimentation, Presse Citron a proposé la requête suivante à l’intelligence artificielle : « Écris un article intitulé “On a essayé ChatGPT, l’IA qui veut remplacer les journalistes” en expliquant ce qu’est ChatGPT et ce qu’une telle technologie implique pour l’avenir du journalisme. » Le résultat est bluffant. Lire le test de Presse Citron