Dans un thread Twitter, la jeune femme aux 691 000 abonnés dénonce les violences sexistes et sexuelles qu’elle subit dans les commentaires sur Twitch et plus largement sur les réseaux sociaux. Un mouvement qui pourrait s'élargir.
Maghla, qui compte 691 000 abonnés sur Twitch, où elle est streameuse depuis 2017, a dénoncé lundi 24 octobre les violences sexistes et sexuelles qu’elle subit. À travers un thread Twitter, elle explique : « dans la vie de tous les jours je m’habille en oversize parce que j’aime bien mais je mets aussi des crop tops ou des décolletés. Très souvent je me change avant mon live parce que flemme des remarques mais également d’autres choses, bienvenue à vous dans ce que je vis h24 ».
Sous ce premier post, plusieurs exemples des remarques qu’elle peut recevoir ou de personnes qui la sexualisent.
Des dicks pics, des commentaires déplacés, la vidéaste témoigne des dessous de son quotidien en tant que streameuse, mais pas uniquement du sien : « toutes les streameuses le vivent et on ferme notre gueule h24 parce qu’on prend aussi des 't’as percé par ton corps/parce que t’es une meuf/t’es belle' alors que derrière on prend les contenus plus au quotidien dont on se passerait bien justement. »
Suite à ce thread, de nombreux streamers ont réagi pour apporter leur soutien, venant aussi de personnalités qui ne sont pas de la plateforme.
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Ce n’est pas la première fois que des streameuses alertent sur ce genre de situation. Alerté à plusieurs reprises, Twitch a lancé « Suspicious User Detection » (Détection d’utilisateur suspect) en novembre 2021, en utilisant une intelligence artificielle pour intercepter les harceleurs multirécidivistes. Depuis le 22 janvier 2021, le service de streaming vidéo en direct a appliqué de nouvelles règles contre le cyberharcèlement, mais cela ne semble pas avoir fait grand effet, selon les concernées. « De nombreux utilisateurs se sentent encore intouchables. Le nouvel outil de Twitch aide surtout les modérateurs, car les personnes déjà bannies sont signalées en surbrillance. Ils peuvent désormais voir directement les comptes auxquels il faut faire attention », avait témoigné Chloé, cofondatrice de Stream’Her dans un article pour 20 minutes.
Une étude Ipsos avec l’association des Féministes contre le cyberharcèlement, parue en février dernier, avait souligné une nouvelle fois la réalité des streameuses. Parmi les réseaux sociaux les plus toxiques, on retrouve Twitch, Discord, et Steam. 85% des personnes issues d’une minorité sexuelle disent avoir subi du cyberharcèlement, 78% des personnes issues d’une minorité religieuse, et 71% des personnes issues de minorités ethniques.
Une réalité qui va au-delà des réseaux sociaux, Maghla avait porté plainte contre un homme de 27 ans, qui prétendait « être en couple avec elle » en lui envoyant des dizaines de messages et de nombreuses menaces. En mai dernier, le tribunal correctionnel de Meaux a prononcé une peine de six mois avec sursis à l’encontre de cet internaute, la première condamnation pour cyberharcèlement sur Twitch en France.