De nombreuses grandes marques américaines, comme Dyson, Mazda, Forbes et PBS Kids, ont coupé leurs publicités du réseau social Twitter, après que ces dernières soient apparues aux côtés de comptes vantant du contenu pédopornographiques, selon une enquête de Reuters, basé sur un rapport de la société Ghost Data.
Twitter avait déjà été dénoncé par un article du média The Verge, fin août, pour sa difficulté à modérer les contenus pédopornographique, alors que la plateforme voulait à l’époque lancer un service pour concurrencer la plateforme Onlyfans. La société Ghost Data a voulu mesurer l’ampleur du problème. Mais il s’avère que le résultat n’a pas du tout plu aux marques étudiées. Reuters raconte ainsi que des publicités sont régulièrement diffusées en dessous de tweet évoquant les mots «viols» et «adolescentes», ou encore évoque le cas de la marque Cole Haan, qui aurait vu sa promotion suivre directement un tweet se vantant de vendre du contenu pédopornographique. Pire, lorsqu’un utilisateur recherche les mots «jeunes filles exclusivement, pas de jeunes garçons», il voit dans les résultats, la publicité pour un hôpital pour enfants.
Les rapports de transparence de Twitter sur son site Web montrent qu'il a suspendu plus d'un million de comptes l'année dernière pour exploitation sexuelle d'enfants. Mais si Twitter - conformément à la loi - dit interdire les contenus pédopornographiques, il autorise en revanche les contenus pornographiques pour adultes, qui représenteraient 13% du contenu de la plateforme selon Reuters. Cependant, la société Ghost Data aurait repéré lors de son enquête plus de 500 comptes demandant ou partageant du contenu pédopornographique, dont 70% n’auraient pas été supprimés au bout de 20 jours.
Les marques se mobilisent alors. «Twitter doit régler ce problème au plus vite, et jusqu'à ce qu'il le fasse, nous allons cesser toute activité rémunérée sur Twitter», a déclaré un porte-parole de Forbes cité par Reuters. «Il n'y a pas de place pour ce type de contenu en ligne», a déclaré un porte-parole de Mazda USA à l’agence de presse, ajoutant qu'en réponse, la société interdit désormais à ses publicités d'apparaître sur les pages de profil Twitter.
Un mouvement qui n’est pas sans rappeler celui qui avait enjoint Facebook à mieux modérer sa plateforme, contre les contenus haineux.
Suite à la publication de notre article, Twitter France a souhaité réagir, par la voix d'un porte-parole : « Nous travaillons étroitement avec nos clients et partenaires pour examiner la situation et prendre les mesures appropriées pour éviter que cela ne se reproduise. En plus du travail continu que nous menons pour mieux détecter et suspendre les comptes publiant des contenus relevant de l'exploitation sexuelle des enfants, nous travaillons avec nos équipes Produits pour nous assurer que nous avons les bons modèles, processus et produits en place pour fournir un environnement sûr à tous ceux qui utilisent Twitter - les utilisateurs comme les marques.
Nous investissons en continu afin de fournir aux annonceurs des produits et des outils qui répondent aux besoins propres à leurs marques, y compris la possibilité de retirer leurs annonces au sein de la Recherche et des Profils, leur donnant ainsi une capacité accrue de contrôle et de réduction des risques.
Nous travaillons également en étroite collaboration avec des partenaires clés de notre secteur pour faire de la sécurité des marques un élément central des solutions de publicité et de mesure de Twitter. Twitter reste engagé à fournir un environnement sûr pour tous, et cela inclut la garantie que les annonceurs peuvent s’adresser à leurs clients en toute sécurité. »