Associé et directeur général délégué de Vae Solis Communications, Guillaume Didier revient sur les grands sujets d'actualité de la semaine.
Macron qui crée la polémique dans son interview face aux lecteurs du Parisien.
La polémique est née du mot « emmerder », et pour le fait qu’il estime que les non-vaccinés « irresponsables », ne « sont plus des citoyens ». Ces deux phrases resteront comme celle de Lionel Jospin sur Chirac (« vieilli, fatigué, usé »), la « bravitude » de Ségolène Royal, ou la claque de François Bayrou. On peut remarquer qu’il n’existe aucun consensus des commentateurs. Personne n’arrive à se mettre d’accord si c’est une erreur ou un coup de génie, si c’est anticipé, ou une relecture non attentive de l’interview. Quand j’étais porte-parole du ministère de la Justice, on a souvent considéré comme des coups de génie des sorties qui n’étaient qu’un hasard, ou pris pour des gaffes des choses qui avaient été longuement préparées. Il n’y a que l’Élysée qui connaît la vérité, ici. Je me garderais bien d’analyser tout cela, il faut rester humble. Selon moi, la phrase sur les irresponsables qui ne sont plus citoyens est la plus sensible, car elle a des conséquences de fond très importantes. J’aurais évité de la laisser passer. La première ne semble qu’une reprise de la formule de Pompidou citée plus haut. J’ai noté quand même la richesse de la langue française, car les journaux étrangers étaient bien embêtés pour bien traduire le verbe…
Le film Don’t look up, qui devient un phénomène.
Le fait que le film soit sorti par Netflix participe grandement à son succès et à la viralité du sujet. Bien plus que s’il était sorti en salle. Selon moi, le début est une ode aux dircoms. Les lanceurs d’alerte choisissent mal leur émission pour faire leur annonce, et n’ont pas le propos adapté. Ils vont dans une émission légère annoncer la fin du monde. N’est-ce pas normal que l’on passe à côté du message ? Pour une telle nouvelle, il faut se préparer. Même un lanceur d’alerte doit choisir les bons termes, les bons médias, et séquencer les choses. Il faut trouver un réseau d’alliés pour relayer le message.
Elizabeth Holmes reconnue coupable dans l’affaire Theranos, start-up spécialisée dans les tests sanguins.
C’est la parfaite illustration du rêve américain qui tourne au cauchemar. Cette brillante entrepreneuse, crée un empire, et amasse une fortune personnelle en quelques années. Puis tout s’effrite du fait d’un article dans la presse qui sème le doute sur son business, pour aller jusqu’à la déchéance irrémédiable et au jugement pénal. Cette histoire marque la limite complexe entre l’audace, le bagout, le travestissement de la réalité pour séduire des investisseurs, et la fraude. Nombreuses sont les personnes qui promettent plus que ce qu’elles sont capables de faire, et racontent de belles histoires pour lever des fonds. Mais entre ce qui est de l’enjolivement acceptable et la falsification, la frontière est ténue.
Le Dakar, victime d’une explosion.
Outre sa couverture médiatique assez limitée, qui montre que le Dakar n’a plus l’aura qu’il avait, c’est un douloureux rappel : le terrorisme frappe quotidiennement dans le monde, et frappe aussi les intérêts français. Le public a encore davantage de mal à se projeter sur les événements qui touchent nos intérêts loin du territoire et à en saisir l’importance. D’autant plus ici, où les autorités ont d’abord affirmé que c’était un accident et qu’il a fallu plusieurs jours au parquet antiterroriste pour se saisir de l’affaire. Mais il a eu raison : en cas de doute, rien n’est pire que de se dessaisir a posteriori.