Agences

Le groupe indépendant Syneido monte au capital de l’agence Elvis. De quoi légitimer son ancrage lyonnais et ajouter une corde créative déterminante à son arc.

Même si la signature est intervenue huit mois plus tard, l’affaire semblait rapidement entendue. À la recherche d’un groupe indépendant auquel s’adosser, l’agence créative Elvis –50 salariés présents essentiellement à Lyon mais aussi à Paris– a beaucoup cherché. Avant de trouver enfin la perle rare. En l’occurrence, le groupe Syneido, présent à Paris, Lille et Lyon, qui poursuit avec cette acquisition sa montée en puissance sur le marché de la communication. « L’agence a beaucoup grandi ces dernières années et je ressentais le besoin d’être épaulée dans la suite de l’aventure », éclaire Maud Millet, présidente d’Elvis, passée par le groupe Havas en tant que directrice de création avant de lancer son agence en 2006. « D’autre part, Elvis est une agence résolument créative. On ne sait pas tout faire et on n’a pas forcément envie de savoir le faire. Raison pour laquelle nous cherchions à la fois un investisseur et un partenaire », recontextualise-t-elle.

Rapprochement offensif

« Je parlerais d’ailleurs plutôt de prise de participation au capital que de rachat dans la mesure où Maud reste associée au capital autant de temps qu’elle le souhaite. Le but est de faire vivre la marque et ses dirigeants comme nous l’avons toujours fait », plante Frédéric Clipet, président du groupe Syneido, en écho à une logique entrepreneuriale chevillée au corps et une opération qui ne doit rien au Covid-19. De part et d’autre, cette dernière apparaît résolument offensive. D’un côté, une agence –Elvis– qui affiche +30% de croissance en 2021 après un exercice 2020 dans la continuité de 2019. De l’autre, un groupe qui pèse 14 millions d’euros de marge brute et qui, avec ce renfort de choix, table désormais sur 20 millions de marge brute en 2022. Mais au-delà des chiffres, ce rapprochement doit surtout offrir deux avantages à Syneido. Tout d’abord, compléter une offre dont « le principal point de faiblesse était l’hypercréativité », reconnaît Frédéric Clipet, rappelant à cet égard l’ADN « branding, PRM, CRM et social » de Syneido. Ensuite, permettre au groupe, qui disposait jusque-là à Lyon de 12 salariés et d’un accent nettement B to B, de former un « pôle conséquent » de près de 60 personnes dans la capitale des Gaules.

Offre à ordonner

Pour Elvis, cette rampe de lancement doit autoriser l’agence, qui a accueilli en septembre Thierry Buriez (ex-Jésus et Gabriel) comme directeur de la création, à « gonfler les pecs » – dixit Maud Millet – sur un marché où elle compte des références comme Fitness Park, Besson Chaussures, Fermob ou Atmosphera. La suite ? « Les acquisitions des agences Les Poupées Russes et Hobbynote, qui ont permis de compléter nos expertises sur les volets luxe et social media, ont eu lieu juste avant la crise sanitaire. L’idée consiste à faire se rencontrer ces 200 collaborateurs et à clarifier notre offre avant de penser à d’autres projets de croissance externe », souligne Frédéric Clipet quant à un organigramme au sein duquel Elvis portera la voix créative du groupe.

Chiffres clés

50 Nombre de collaborateurs de l’agence Elvis

150 Nombre de collaborateurs du groupe Syneido

14 millions d’euros Marge brute 2021 du groupe Syneido

20 millions d’euros Marge brute prévisionnelle 2022 du groupe Syneido

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