Acteur historique du marketing d’influence en France, Reech (groupe Dékuple) prône une approche chiffrée et responsable de ses activités en faisant un nom influent du secteur.
Cet article a été rédigé avant que le compte Instagram Balance ton agency ne pointe des dysfonctionnements mettant en cause Reech et son management et ne les publie ce mardi 19 mars.
De moins de 2 milliards de dollars en 2016 à plus de 21 milliards en 2023. Rien ne semble pouvoir freiner l’essor de l’influence marketing, devenu un canal de communication privilégié des marques. Et encore. À écouter Guillaume Doki-Thonon, fondateur et CEO de l’agence Reech (groupe Dékuple), qui figure parmi les acteurs clés dans l’Hexagone, « les arbitrages des annonceurs ne sont pas proportionnels à la réalité du marché ». Pour combien de temps ? Après des années d’autorégulation chaotique, l’influence marketing s’est en tout cas refait une réputation par l’intermédiaire de la loi visant à encadrer l'influence commerciale sur les réseaux sociaux, promulguée en juin dernier. Un processus auquel Reech a activement participé en tant que membre fondateur de l’UMICC (Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu), jeune fédération professionnelle regroupant les acteurs du secteur. Un texte que le CEO juge « plutôt équilibré ».
« Une affaire de data »
Mais réduire Reech à une agence d’influence marketing serait une erreur. Acteur historique né en 2015, la société table dans un premier temps sur une techno mesurant les performances des opérations afin d’aiguiller les clients vers les influenceurs les plus pertinents. Une approche ROIiste avant l’heure. « On a vite compris que l’influence était une affaire de data. Face à des critères à l’époque très restreints – comme chercher en premier lieu des créateurs disposant d’une forte communauté –, nous nous sommes mis en quête de récupérer beaucoup plus de données auprès des réseaux sociaux pour démontrer le bien-fondé d’autres stratégies », relate Guillaume Doki-Thonon, pour qui « Reech est arrivé presque un peu tôt » sur le sujet. De quoi pousser la société à basculer vers un modèle plus classique d’agence d’influence marketing, devenant au fil des ans un acteur reconnu. « Nous activons plusieurs milliers d’influenceurs à l’année, lesquels vont de figures incontournables comme Léna Situations à des influenceurs de niche », synthétise le CEO, qui revendique environ 150 clients issus de tous secteurs. « Notre activité s’articule autour de trois verticales : une agence pour accompagner des clients comme Carrefour, Deezer ou AirBnB, une techno que nous déployons auprès d’annonceurs matures comme Yves Rocher et Leboncoin, ainsi que le programme de formation Reech Learning Program à destination des annonceurs », détaille-t-il.
Croissance externe en vue
Pour asseoir son statut, Reech a intégré le groupe Dékuple en septembre 2021. Lequel, encore baptisé à l’époque ADLPerformance, avait effectué une prise de participation majoritaire a posteriori très opportune. « Cette intégration présente plusieurs avantages, à commencer par une approche entrepreneuriale commune et une offre large chez Dékuple qui permet à Reech d’affiner la place de l’influence marketing parmi les autres leviers de communication. Être adossé au groupe Dékuple permet également de financer le développement de notre techno et doit ouvrir des portes sur le plan de la croissance externe », glisse le dirigeant au sujet d’un objectif ciblant en premier lieu la France. De quoi faire de Reech un acteur toujours plus influent dans l’influence marketing.
Chiffres clés
70 Nombre de collaborateurs.
150 Nombre de clients.